A la veille d’une réforme des retraites qui pourrait déclencher une véritable révolte sociale en France et en pleine réforme de la police, Emmanuel Macron a inviter à dîner, ce mardi 04 septembre, les plus grandes figures de la police française
Opération séduction ou tentative de briser toute révolte sociale? Allez savoir! En toute cas, en pleine réforme de la police, Emmanuel Macron, président de la France, a invité les « plus grandes figures de la police » à un dîner à l’Elysée ce 04 septembre. C’est du moins l’information révélée ces dernières heures par plusieurs sources dont Le Parisien.
En effet, d’après ce média, le chef de l’Etat « a souhaité pour la première fois les réunir pour leur rendre hommage, parler avec eux de la fierté d’être policier et recueillir leurs avis sur l’institution policière contemporaine face aux nouvelles menaces après les renforts de moyens et les évolutions procédurales apportées ces cinq dernières années ».
L’information a également été relayée par le Huffington Post qui souligne que ce dîner a lieu dans un contexte assez houleux marqué par une réforme de la police soutenue par Gérald Darmanin, actuel ministre de l’Intérieur et Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale. Une réforme qui divise au sein de la police.
Pour rappel, cette réforme avait été évoquée le 02 septembre dernier par Lecourrier-du-soir.com. En effet, d’après le média, LaDépeche.fr, le ministère de l’Intérieur envisage de mettre en place une nouvelle réorganisation qui “vise à regrouper, dans chaque département de France, les quatre directions de la police nationale (PJ, sécurité publique, police aux frontières et renseignements territoriaux) au sein d’une même filière placée sous le commandement d’un directeur départemental de la police nationale (DDPN)”.
Une réforme qui passe mal car désapprouvée par des magistrats, des policiers mais aussi des citoyens qui ont d’ailleurs signé une pétition publiée ce 31 août par Le Monde. Dans la tribune lue par Lecourrier-du-soir.com, ils dénoncent une réforme qui pourrait porter atteinte à l’efficacité des enquêtes et à l’indépendance de la justice.
“Le ministre de l’intérieur s’apprête pourtant à revenir à une départementalisation de la police judiciaire à compter de 2023, en unifiant le commandement des différents services de police (police judiciaire, police aux frontières, sécurité publique, renseignement) sous l’autorité d’un directeur départemental de la police nationale (DDPN), appelé à devenir le seul interlocuteur du préfet sur les questions touchant à la sécurité intérieure. Derrière cette réforme, présentée comme une simple réorganisation, se dissimulent toutefois des changements majeurs portant atteinte à l’efficacité des enquêtes et à l’indépendance de la justice”, déplorent les signataires.
Parlant de la réforme, ils ne mâchent pas leur mot. “Elle permettra d’abord l’absorption de la PJ par la sécurité publique et sacrifiera une filière d’excellence sur l’autel du traitement de masse de la délinquance du quotidien. Le DDPN pourra en effet être incité à orienter les moyens de la PJ en fonction de critères opportunistes : missions assurant de meilleurs retours statistiques, exigences des élus, résorption du contentieux de masse. C’est privilégier l’arrestation du petit trafiquant, vite remplacé, plutôt que le démantèlement des réseaux, ou du vendeur à la sauvette plutôt que de ceux qui l’exploitent. C’est le choix de la lutte contre le sentiment d’insécurité, et non contre l’insécurité elle-même. C’est surtout un coup fatal à la lutte contre la délinquance économique et financière, déjà si mal en point”.