Un rapport sur la guerre de Gaza de 2014, plus connue sous le nom de « Bordure Protectrice », divise la classe politique israélienne. Le rapport accuse Benjamin Netanyahou et son gouvernement d’avoir échoué à atteindre leur objectif de détruire les tunnels du Hamas. Moshe Ya’alon, à l’époque ministre des Affaires stratégiques, dénonce un rapport « politique »
Le rapport sur la guerre de Gaza divise la classe politique israélienne. Un rapport publié cette semaine sur la guerre entre le Hamas et Israël à Gaza en 2014 accuse le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou et les dirigeants de l’armée israélienne de ne pas s’être préparés pour faire face au mouvement Hamas.
Les tunnels du Hamas ont été au cœur du rapport. Dans le rapport rédigé par Yossef Shapira, on pouvait lire : « la classe politique, l’armée et les services de renseignement israéliens étaient au courant de la menace des tunnels et l’avaient même qualifiée de stratégique. Et pourtant, les actions prises pour faire face à cette menace ne correspondent pas à cette définition ».
« Manque de coordination au sein du gouvernement israélien »
Le rapport, repris par de nombreux médias dont The International, accuse Benjamin Netanyahou et Moshe Ya’alon ainsi que le ministre de la défense de l’époque de n’avoir pas suffisamment partagé les informations qu’ils avaient avec d’autres membres du cabinet de sécurité. Le rapport les a aussi accusés de s’exprimer en des termes « rares et généraux ».
Toujours d’après le rapport, les deux hommes, Benjamin Netanyahou et Moshe Ya’alon ont échoué à fournir des informations « importantes et essentielles » nécessaires pour prendre des décisions « cruciales » sur la situation à Gaza avant la guerre. D’après le média Israelshayom, le rapport a recueilli le témoignage de centaines d’autorités impliquées dans les prises de décision durant l’opération.
« Des erreurs tactiques gravissimes »
Le rapport souligne des erreurs tactiques très graves. Moshe Ya’alon et Benny Gantz, à l’époque chef de l’armée israélienne, sont accusés d’avoir poussé Netanyahou à ordonner des frappes aériennes contre des tunnels croyant qu’une telle stratégie éviterait à l’armée israélienne une offensive terrestre. Une grosse erreur, souligne le rapport.
Yossef Shapira et son équipe estiment en effet que l’erreur de mener des frappes aériennes a empêché les forces terrestres de détruire les tunnels, ce qui a été le cas plus tard. D’après le rapport, les membres du Cabinet Diplomatie et Sécurité n’ont pas été bien informés sur la décision de lancer une opération terrestre à Gaza.
« Le rapport a évalué des aspects partiaux d’une opération compliquée »
Dans son rapport, Yossef Shapira ne mâche pas ses mots. Il écrit que l’armée israélienne n’a neutralisé ou détruit que la moitié des tunnels de Hamas, « laissant d’autres tunnels soit endommagés ou encore utilisables. (…) Ceci veut dire que le plus grand objectif de l’opération de neutraliser ou de détruire les tunnels n’a été atteint qu’à moitié et en conséquence l’armée israélienne a échoué à réaliser sa mission ».
Ce mercredi, Moshe Ya’alon n’a pas manqué de réagir face à ce rapport qui remet en cause son travail lors de l’opération « Bordure Protectrice ». « Le rapport a évalué des aspects partiaux d’une opération compliquée. Il omet les grandes considérations car il a été pris en otage par des intérêts politiques qui ont gavé le rapport de fausses informations ».
« 2 251 morts et 100 000 logements détruits »
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a également réagi. Il estime que c’est grâce à cette opération que la région a regagné son calme. « Ce calme noté dans la région est sans précédent depuis la guerre des Six Jours de 1967 », a fait savoir Netanyahou. Il ajoute que les leçons à apprendre de cette opération « ne se trouvent pas dans le rapport ».
Rappelons que la guerre de Gaza avait éclaté en 2014 et opposait Israël au Hamas. L’opération militaire baptisée « Bordure Protectrice » avait fait 2 251 morts du côté palestinien contre seulement 74 du côté israélien. Six des morts israéliens ont été des soldats du Tsahal. D’après l’ONU, la guerre avait détruit les habitations de 100 000 personnes qui se trouvent aujourd’hui sans logement.