Dans une plaidoirie en faveur des droits des femmes et de la parité, Mimi Touré (de son vraim nom Aminata Touré), ex première ministre du Sénégal, s’est vertement attaquée au président sénégalais Macky Sall, lequel a choisi un autre candidat (un homme) pour présider l’Assemblée Nationale. Une décision qui semble rester en travers de la gorge de l’ex cheffe du gouvernement sénégalais qui accuse, dans les colonnes du média britannique The Guardian, le président sénégalais d’avoir trahi une vieille tradition politique sénégalaise
Mimi Touré ne lâche plus Macky Sall. L’ex première ministre du Sénégal qui avait déclenché une vive polémique ces derniers jours après avoir boudé l’hémicycle du Parlement en veut vraiment au président sénégalais qui ne lui a pas réservé le juteux poste de présidente de l’Assemblée Nationale dont elle rêvait.
Et pour se venger, l’ex ministre de la justice déclare une guerre sans merci au président sénégalais, jusque dans les colonnes des plus grands médias du monde. En effet, Lecourrier-du-soir.com a appris, ce 05 octobre, l’existence d’un édito signé Mimi Touré. Daté du 05 octobre, le texte au vitriol est publié dans The Guardian, l’un des plus prestigieux médias du monde.
Notre rédaction a pu ainsi lire le texte intégral. Retenez votre souffle car il s’agit là d’un véritable éxutoire dont s’est servie l’ex cheffe du gouvernement sénégalais pour vider son sac et régler ses comptes avec celui dont elle fut, jusqu’à un passé tout récent, la plus proche collaboratrice. L’édito, promu par Global Development financé par Bill Gates, est une plaidoirie en faveur de la défense des droits de la femme et de la parité au Sénégal.
La charge contre Macky Sall est impitoyable. Et les mots parlent d’eux-mêmes. « Ces 12 dernières années, les femmes sénégalaises ont réalisé de grandes prouesses dans l’arène politique sénégalaise. Lors des élections de juillet dernier, les femmes ont raflé 73 sièges parlementaires sur 165, soit la plus grande proportion dans toute l’Afrique. Ceci est le fruit d’un long combat mené par des organisations dirigées par des femmes dont la campagne a permis d’introduire une loi sur la parité en 2010, laquelle loi exige qu’au moins la moitié des candidats des élections municipales ou nationales soient des femmes », se réjouit Mimi Touré.
Et l’ex première ministre de nuancer : « mais, le Sénégal a raté cette opportunité d’élire pour la première fois une femme présidente à l’Assemblée Nationale. Selon la tradition politique du Sénégal, le leader du parti au pouvoir est soit nommé premier ministre ou président de l’Assemblée. En tant que cheffe de file de Benno Bokou Yakaar (BBY), je répondais à ces critères politiques et, en conséquence, je m’attendais à être élue à ce poste (de présidente de l’Assemblée) ».
Mimi tire à boulet rouge sur le président Sall l’accusant d’avoir trahi cette tradition politique. « Mais, le président Macky Sall dont j’ai refusé de valider le 3ème mandat présidentiel a rompu cette tradition politique en choisissant un autre candidat, un homme. Une décision qui ne m’a été notifiée que 20 minutes avant l’annonce officielle. Cette décision m’a poussée à quitter BBY et à me déclarer candidate indépendante ».
Dans l’édito, celle fut dénichée depuis les Etats-Unis par le président Sall pour lui prêter main forte ne cache pas sa déception. « J’ai été déçue et choquée et j’ai tous les droits de manifester mon désarroi sans honte ou sans craindre d’être qualifiée d’émotive. Les femmes doivent exprimer davantage leur colère. Le silence est le compagnon de l’injustice’, s’insurge l’ex première ministre du Sénégal qui fustige que seules 8 femmes aient été nommées ministres dans le nouveau gouvernement de Macky Sall.
Pour lire l’édito de Mimi dans son intégralité, veuillez cliquer ici : The Guardian