Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron se sont attaqués à François Fillon à la suite de son discours face à la presse ce mercredi 1er mars 2016
A quelques semaines de la présidentielle française, un candidat sembler de plus en plus s’enliser dans la tourmente. Il s’agit de François Fillon, candidat des LR (Les Républicains). Ce mercredi, face à la presse, François Fillon, secoué pour un scandale d’emploi fictif, a dénoncé un « assassinat politique » et se dit prêt à aller jusqu’au bout.
Le candidat des LR a informé la presse ce jeudi qu’il est convoqué le 15 mars par les juges d’instruction afin d’être mis en examen. « Il est sans exemple, dans une affaire de cette importance, qu’une convocation aux fins de mise en examen soit lancée quelques jours à peine après la désignation des juges sans qu’ils aient pris connaissance du dossier », regrette-t-il.
« Je ne me retirerai pas. J’irai jusqu’au bout »
François Fillon, dans son discours, a dénoncé que la presse n’ait pas pris en compte ses arguments. « La presse s’est fait écho des convictions des enquêteurs et d’elles seules. Les arguments de fait que j’ai présentés n’ont pas été entendus, ni relayés. Les arguments de droit, présentés par des grands professeurs de droit et par un ancien secrétaire général du conseil constitutionnel, ont été écartés d’un revers de main », dit-il.
Il poursuit : « c’est un assassinat politique en effet, mais par ce déchaînement disproportionné, sans précédent connu, par le choix de ce calendrier, ce n’est pas moi seulement qu’on assassine. C’est l’élection présidentielle. C’est le vote des électeurs de la droite et du centre qui est fauché. C’est la voix des millions de Français qui désirent une vraie alternance qui est muselée ».
Dans son discours, le candidat Fillon ne recule devant rien. Il dit qu’il ira jusqu’au bout. « Je ne céderai pas. Je ne me rendrai pas. Je ne me retirerai pas. J’irai jusqu’au bout parce qu’au-delà de ma personne, c’est la démocratie qui est défiée. Je vous demande de me suivre. Ce n’est pas de moi qu’il s’agit, de mes droits ou de la présomption d’innocence. C’est de vous, dont la volonté souveraine ne peut être annulée, annihilée, détruite ».
« Ça me fait de la peine »
Ce jeudi, les réactions des hommes politiques français ont été légion. Toutefois, deux candidats à la présidentielle se sont attaqués au chef de file de la formation, les LR. Pour Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise, cela fait de la peine pour la droite d’avoir un tel candidat.
« Ça me fait de la peine pour mes compatriotes qui auraient le droit d’avoir un candidat qui puisse être représentable, si j’ose dire. C’est l’élection la plus importante de notre pays et nous voici tous ici suspendus au sort de quelqu’un qui sait d’avance qu’il va mis en examen », souligne Jean-Luc Mélenchon.
« C’est plutôt le signe d’une perte de nerfs »
Pour Emmanuel Macron, François Fillon « perd ses nerfs ». Lors de sa visite au Salon de l’Agriculture, Macron dira : « M. Fillon a choisi d’utiliser des gros mots, c’est plutôt le signe d’une perte de nerfs ou plutôt d’une perte de sens des réalités », martèle le chef de file du mouvement En Marche ! « Il parle d’un assassinat, mais un assassinat ce n’est pas ça », ajoute l’ex banquier des affaires.
A quelques semaines d’une présidentielle d’une importance capitale, François Fillon est de plus en plus malmené par la justice française. La situation du chef de file des LR est d’autant plus compliquée qu’il vient de perdre le soutien de Bruno Le Maire, ex ministre de l’agriculture qui a démissionné dénonçant le refus de Fillon de retirer sa candidature pour la présidentielle.