L’Etat français pris la main dans le pot de confiture. En pleine crise sociale marquée par une grève des raffineries mais aussi par le meurtre abominable de Lola, jeune fille retrouvée morte dans une malle à Paris, nos confrères de France Info mettent le gouvernement dans une situation assez génante.
En effet, d’après une enquête menée par ce média et consultée par Lecourrier-du-soir.com, les chiffres officiels publiés par le gouvernement sur les difficultés dans les stations-service sont sous-évalués. « Franceinfo a passé en revue les données officielles de rupture des carburants. Et le compte n’y est pas. Les écarts entre nos calculs et les chiffres communiqués officiellement par le gouvernement depuis le 5 octobre sont même parfois importants », révèle la source.
Le média dit avoir interrogé la base de données du site www.prix-carburants.gouv.fr dans lequel se trouvent les chiffres officiels fournis par le ministre de la Transition énergétique. Et le résultat est hallucinant. Par exemple, « le mercredi 19 octobre, 39% des stations-service de France métropolitaine sont en difficulté d’après les calculs de franceinfo, contre 20% d’après les chiffres officiels », nous apprend France Info.
Et ce n’est pas tout. Car, à en croire nos confrères, l’écart entre les chiffres officiels et les vrais chiffres obtenus par les journalistes, a été noté dès le début de la crise. « L’écart est marqué dès les premières communications faites par le gouvernement, le 5 octobre. Ce jour-là, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a fait état de « 12% des stations à l’échelle du pays qui rencontrent des difficultés sur au moins un type de carburant. Or les chiffres calculés par franceinfo indiquent un taux de 20% de stations en difficulté cette même journée, soit huit points de pourcentage supplémentaires », renseigne la source.
Et d’ajouter : « cet écart avec les chiffres officiels va ensuite s’élargir au fil des jours. La plus grande différence a été atteinte lundi 17 octobre, avec un taux de stations en difficulté de 50% selon nos calculs, contre 28% d’après le gouvernement ». L’affaire est d’autant plus troublante que les chiffres du gouvernement sont contredits par les plateformes collaboratives comme nous l’expliquent nos confrères de France Info.
« Les chiffres du gouvernement sont également contredits par ceux recensés sur les cartes participatives enrichies par les remontées des automobilistes sur internet et via des applications mobiles. Plusieurs sites comme mon-essence.fr ou Gasoil Now proposent ces cartes souvent décrites comme les plus fiables pour avoir un état en temps réel des ruptures sur un territoire donné », affirme France Info.
Et la source de poursuivre : « mercredi 19 octobre, à la mi-journée, le site mon-essence.fr faisait état de près de 4 240 stations en rupture totale ou partielle de carburants. Rapporté à l’ensemble des stations-service de l’Hexagone (11 000 selon le ministère de la Transition énergétique), cela donne un taux de 39% de stations en difficulté. Un résultat identique à celui calculé par franceinfo pour la journée entière (39% également), mais toujours très au-dessus du taux de 20,3% estimé par le gouvernement ».
Interrogée par le média, le gouvernement fournit un certain nombre d’explications dont des « erreurs de saisie et de manque de remontées ».
L’affaire indigne les citoyens
franceinfo: ENQUETE FRANCEINFO. Pénurie de carburant : comment le gouvernement a sous-évalué les difficultés dans les stations-service.
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— Corsair31900 (@corsair31900) October 21, 2022
A nouveau le pouvoir pedale Pénurie de carburant : comment le gouvernement a sous-évalué les difficultés dans les stations-service https://t.co/SCaURNycoc
— PICHENEL (@pichenel) October 21, 2022