Condamné en juillet dernier par la justice britannique pour escroquerie portant sur le prix d’un médicament de lutte contre l’épilepsie, Pfizer conteste et demande que la sanction soit considérablement réduite
Pfizer fait appel. Condamné en juillet dernier à une amende de 73 millions de dollars par l’agence sanitaire britannique (National Health Services) pour escroquerie, Pfizer conteste. C’est l’information que Lecourrier-du-soir.com a obtenue, ce 26 octobre, du média PharmaPhorum.com, spécialisé dans l’information médicale.
En effet, d’après cette source, le laboratoire américain, qui avait été condamné en juillet dernier (avec le laboratoire Flynn) pour avoir gonflé les prix d’un médicament de lutte contre l’épilepsie, déplore que la justice britannique n’ait pas pris en compte les indicateurs macro-économiques de la valeur de son médicament. Pfizer dénonce aussi une sanction particulièrement élevée. La justice britannique devrait trancher dans 9 mois environ, à en croire la source.
Pour rappel, le laboratoire américain, Pfizer et le géant britannique Flynn Pharma avaient été tous deux condamnés à une amende de 70 millions de pounds (soit 84 millions de dollars) en juillet dernier. Il est reproché à ces deux géants pharmaceutiques d’avoir trompé l’agence sanitaire britannique (National Health Services) en lui surfacturant les prix des médicaments de lutte contre l’épilepsie.
L’information avait été confirmée par le gouvernement britannique dans un communiqué rendu public ce 21 juillet et lu par Lecourrier-du-soir.com. En effet, d’après le communiqué en question, Pfizer a été condamné à une amende de 63 millions de pounds (73 millions de dollars) contre 6,7 millions de pounds (environ 8 millions de dollars) pour Flynn Pharma. Les deux amendes ont été prononcées par le CMA (Competition and Market Authority), agence gouvernementale britannique en charge de réguler la concurrence sur le marché britannique.
Dans le communiqué consulté par notre média, le gouvernement britannique nous apprend que les deux laboratoires (Pfizer et Flynn Pharma) ont été reconnus coupables d’avoir gonflé en toute illégalité, et pendant 4 ans, les prix d’un médicament de lutte contre l’épilepsie.
Les révélations faites par le gouvernement britanniques sont hallucinantes. En effet, dans le communiqué, Londres fait savoir que les deux labos ont supprimé le nom du médicament, jadis connu sous le nom de Epanutin, afin que le prix ne soit plus assujetti à une régulation du marché et ainsi pouvoir fixer leur propre prix comme bon leur semble. Faute de choix (car les deux labos étaient les plus grands fournisseurs sur le marché), l’agence sanitaire britannique était alors obligé d’acheter ledit médicament à un prix extrêmement élevé.
Le gouvernement ne s’arrête pas là. Dans le communiqué, on apprend que Pfizer a ainsi fait gonfler le prix du médicament de 780% à 1600% (de plus que le prix normal) en seulement 4 ans. Et ce n’est pas tout. D’après le communiqué, Pfizer a fourni le médicament à Flynn Pharma qui, à son tour, a revendu les boîtes à des grossistes et des pharmacies à un prix estimé à entre 2 300% et 2 600% de plus que le prix fixé par Pfizer.
Une pratique malsaine vigoureusement dénoncée par le gouvernement britannique qui a fait savoir que les coûts des médicaments (pour l’Etat britannique) sont ainsi passés de 2 millions de pounds (2 millions de dollars ) à 50 millions de pounds (59 millions de dollars) entre 2012 et 2013.