L’Occident vent debout contre le Mali. En effet, depuis l’arrivée de la junte militaire malienne au pouvoir en août 2021, les tensions entre Bamako et ses partenaires occidentaux n’ont cessé d’attirer l’attention des médias du monde entier. Ces tensions se sont exacerbées à la suite du contrat signé entre la junte malienne et la Russie pour déployer sur le sol malien des soldats russes de Wagner venus prêter main forte à une armée malmenée par des groupes terroristes qui pullulent dans le nord du pays.
Et depuis, la France, très en colère, n’a cessé de dénoncer des violations des droits de l’homme commis par des mercenaires russes. Des accusations formellement démenties par Bamako et le gouvernement russe. Mais, se sentant exclu du Sahel, zone stratégique pour les intérêts de la France en Afrique, Paris contre-attaque et coupe le robinet au Mali.
C’est du moins l’information que Lecourrier-du-soir.com a obtenue ce 17 novembre de plusieurs sources fiables, dont le journal Le Monde qui confirme que la France a bien suspendu son aide au développement accordé à ce pays d’Afrique. Un coup dur pour ce pays qui traverse une grave crise politico-économique.
« A Bamako, le scénario des derniers mois – une succession de ruptures entre la junte au pouvoir et ses partenaires étrangers – se répète encore. Après avoir mis un terme, en août, à dix ans de présence militaire au Mali avec le départ du dernier soldat de l’opération antiterroriste ‘Barkhane’, la France a cette fois décidé de suspendre son aide publique au développement (APD) », rapporte la source.
Et le journal Le Monde d’apporter davantage de précisions. « La décision, prise ‘il y a deux ou trois semaines’ selon une source diplomatique française, n’a pas fait l’objet d’une communication officielle de la part de Paris. Mais elle est dénoncée dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron, mardi 15 novembre, par Coordination Sud, un collectif d’ONG françaises de solidarité internationale. Ce courrier, signé par 35 organisations françaises actives au Mali et dont Le Monde a obtenu copie, réclame au président de ‘revoir [sa] position ».
Cette nouvelle est d’autant plus dure pour Bamako que plusieurs pays occidentaux qui étaient venus assister le Mali dans sa guerre contre le terrorisme ont commencé à plier bagages. Ainsi, après le départ de l’Allemagne et de la France, c’est au tour du Royaume-Uni de quitter ce pays.
C’est en tout cas la nouvelle que notre média a obtenue ce 17 novembre du site d’information Military.africa qui a nous a appris que Londres va retirer ses troupes déployées au Mali dans le cadre de la Mission onusienne Minusma. A en croire cette source, l’annonce de cette décision a été faite par James Heappey, ministre britannique des Forces Armées.