L’Elysée vient d’être condamné à une amende de 13 412 euros pour harcèlement moral visant un fonctionnaire en poste de 2007 à 2018
L’Elysée au cœur d’une nouvelle tourmente. En tout cas, en pleine enquête judiciaire sur les liens très suspects entre le cabinet McKinsey et la campagne d’Emmanuel Macron de 2017, le palais présidentiel français n’échappe pas à une sévère sanction financière pour harcèlement moral.
C’est du moins l’information révélée par des sources fiables ce 01 décembre, dont Le Monde qui nous en dit un peu plus. « Après plus d’une décennie de service à l’Elysée (2007-2018), Armand (le prénom a été modifié) a vu sa carrière s’arrêter brutalement. En ‘arrêt maladie professionnelle’, le fonctionnaire souffre d’ ‘un état anxio-dépressif réactionnel’ après avoir été abusivement accusé en interne de harcèlement moral et sexuel, en 2016 et 2017, alors qu’il occupait le poste de chef du bureau de la correspondance des particuliers à la présidence de la République, avec une trentaine d’agents sous ses ordres », renseigne la source.
A en croire Le Monde, les faits se sont déroulés en 2016, date à laquelle le fonctionnaire dont il est question a été accusé de harcèlement sexuel par une de ses collègues, laquelle reviendra vite d’ailleurs sur ses accusations. Et ce n’est pas tout. Une autre collègue l’accusera d’agression physique sans que des preuves ne puissent être mises à la disposition des enquêteurs. Et finalement, c’est son adjointe qui relaiera « à sa hiérarchie des allégations de harcèlement sexuel à l’encontre de son supérieur, avant de se rétracter lors d’une confrontation ».
Et la suite de l’affaire, comme l’explique Le Monde, est tout simplement hallucinante. « Après avoir été menacé d’être renvoyé dans son ministère d’origine, Armand est rétrogradé, en janvier 2017, au rang d’adjoint par son chef de service. Ses ennuis s’accumulent lorsque deux lettres anonymes malveillantes concernant sa vie privée et professionnelle sont envoyées à Brigitte Macron, l’épouse du chef de l’Etat. Armand, qui ignore l’existence de ces courriers, est convoqué en octobre 2017 au sujet de ces missives par son chef de service avant de se mettre en arrêt pour ‘accident de service’, révèle le média français.
La source poursuit : « la situation s’envenime, en janvier 2018, lorsque Armand refuse de confier la défense de ses intérêts à l’avocat choisi par l’Elysée dans le cadre de la protection fonctionnelle (l’assistance juridique dont peut bénéficier un agent public) qui lui a été accordée. La DRH de l’Elysée met, en février 2018, fin à sa mise à disposition à la présidence de la République, pourtant renouvelable en mai 2018, et justifiera notamment cette décision par la transformation du poste d’Armand ‘pour faire face à la charge de travail exceptionnelle’ de son ex-service ».
Armand finira par porter plainte pour « harcèlement moral », « manquement à l’obligation de protection de la santé au travail » et « dénonciation calomnieuse ». Il obtiendra gain de cause car d’après les informations obtenues par nos confrères du Monde, « la présidence de la République est condamnée par le tribunal administratif de Paris à verser à Armand 13 412 euros, dont 10 000 d’indemnités pour le préjudice moral, pour des faits ‘constitutifs d’agissements de harcèlement moral’, des ‘agissements incontestablement malveillants de certains agents de son service à son encontre' ».