Olivier Dussopt, ministre du Travail et infatigable « commando de la réforme des retraites » vient de recevoir un rapport d’enquête du Parquet National Financier (PNF) qui le soupçonne d’un délit de favoritisme avec l’un des géants français de l’eau, selon des informations de Mediapart. A peine révélée ce 03 février, l’affaire commence à faire des vagues
Une très mauvaise nouvelle qui intervient au mauvais moment pour Macron. Alors que la réforme des retraites est très fortement contestée par une immense partie de la population française, son ministre du Travail, Olivier Dussopt, « commando de la réforme des retraites », vient d’être épinglé par le Parquet National Financier (PNF) qui le soupçonne de délit de favoritisme avec l’un des géants français de l’eau, le groupe Saur.
C’est du moins la révélation faite, ces dernières heures, par Mediapart. « Olivier Dussopt ne pouvait imaginer pire calendrier. Selon des informations de Mediapart, le ministre du travail, en première ligne politique et médiatique avec la réforme des retraites, a reçu ces derniers jours un rapport d’enquête accablant du Parquet national financier (PNF), qui le soupçonne d’un délit de favoritisme sur un marché truqué avec l’un des géants français de l’eau, le groupe Saur », révèle la source.
Mediapart nous en dit un peu plus sur cette affaire qui fait trember l’Elysée. « Comme Mediapart l’a déjà raconté, l’entreprise entretient des liens importants avec la commune d’Annonay depuis plusieurs décennies. Le groupe a longtemps été délégataire du service de l’eau. Mais après un rapport défavorable de la chambre régionale des comptes en 1998, puis sous la pression de l’Association des usagers de l’eau de la région d’Annonay, Olivier Dussopt, élu maire de la ville en 2008, n’avait pas prolongé le contrat d’affermage avec la Saur, arrivé à échéance fin 2009 ».
Et le média d’investigation de poursuivre : « il avait décidé de passer en régie publique, tout en signant avec la Saur un contrat de prestation de service pour cinq années pour l’exploitation des ouvrages d’eau potable (comprenant fonctionnement, surveillance, entretien des ouvrages, et gestion clientèle du service). Ce contrat, renouvelé en 2016, lui avait attiré les foudres de l’association des usagers de l’eau de la région d’Annonay, qui avait dénoncé un ‘tour de passe-passe' ».
A l’Elysée, l’affaire est prise très au sérieux en raison surtout du contexte politico-social actuel. « La nouvelle, qui n’a pas tardé à circuler discrètement au sein du gouvernement, suscite le plus grand des embarras à l’Élysée et à Matignon, où le président de la République et la Première ministre voient leur ministre le plus exposé sur la réforme des retraites être désormais affaibli par des accusations formelles d’atteintes à la probité, en plus d’une forte contestation sociale dans la rue », rapporte Mediapart.