L’ombre de McKinsey plane à nouveau sur Emmanuel Macron, le plus jeune président de la Vème République française qui fait face, en ce moment, à une véritable crise sociale depuis qu’il a annoncé sa volonté de recourir au 49.3 pour imposer une réforme des retraites dont une immense partie des Français ne veulent pas.
C’est hélas dans ce contexte extrêmement houleux que plusieurs médias sortent une enquête sur les liens très étroits qui existent entre McKinsey, cabinet de conseil américain et l’équipe de campagne de la République En Marche durant la présidentielle de 2017. Et les révélations, largement relayées sur les réseaux sociaux, risquent davantage de fragiliser le président.
En effet, d’après Radio France qui a participé à cette enquête, une dizaine de consultants McKinsey a pris part à la campagne de Macron en 2017. « Avant l’été 2016, une dizaine de consultants de McKinsey vient prêter main forte à la campagne d’Emmanuel Macron, en course pour un premier mandat à la Présidence de la République », révèle la source.
Mais, le plus grave dans cette histoire, c’est que tout laisse à croire que le travail de ses consultants n’était pas déclaré. C’est du moins le témoignage d’une ex cadre de la boîte. « Tout ce travail aurait évidemment dû être facturé et déclaré dans les comptes de campagne, estime aujourd’hui Florence. Chez McKinsey, un directeur associé senior facture sa journée chez un client de 8.000 à 12.000 euros et un directeur associé de 4 000 à 6 000 euros. Ils ne le diront jamais officiellement mais ce sont les tarifs », confie-t-elle.
Et c’est sur cela que penchera la justice d’ailleurs, comme nous l’explique Radio France. « (…) Combien de salariés de McKinsey planchaient sur le programme d’Emmanuel Macron ? Était-ce sur leur temps libre ou sur leur temps de travail ? Ces questions sont au cœur de l’information judiciaire ouverte en octobre 2022 par le parquet national financier (PNF) pour ‘tenue non conforme de comptes de campagne’ et ‘minoration d’éléments comptables’ concernant les campagnes présidentielles d’Emmanuel Macron de 2017 et 2022″, renseigne le média français.
Et d’ajouter : « la justice cherche à savoir si McKinsey n’a pas fourni au candidat d’En Marche des prestations qui auraient dû être comptabilisées dans les comptes de campagne. Une autre information judiciaire a été ouverte pour ‘favoritisme’ et ‘recel de favoritisme’ pour déterminer si McKinsey n’a pas obtenu, en échange de ces prestations, des contrats publics de manière indue, une fois Emmanuel Macron au pouvoir. Selon nos informations, de nouvelles perquisitions ont eu lieu le 22 mars dernier au domicile de Clarisse Magnin, directrice générale de McKinsey France et chez un ancien collaborateur du président de la République ».
Affaire à suivre.