D’après des informations obtenues par le Nouvel Obs et relayées par plusieurs médias dont Capital.fr, un cabinet de conseil a touché plus de 425 000 euros pour une mission sur la Petite Enfance, alors que la même mission avait déjà été attribuée au neuropsychiatre Boris Cyrulnik pour un montant différent
A quelques jours de la présidentielle française, les révélations explosives sur le rôle des cabinets de conseil au sein du pouvoir continuent de plonger l’Etat dans l’embarras. Et ce n’est pas encore fini. Alors que la presse vient d’annoncer ce 06 avril que le Parquet National Financier a déclenché une enquête pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale », c’est une nouvelle révélation embarrassante qui vient d’être faite dans la presse.
En effet, d’après plusieurs sources consultées par Lecourrier-du-soir.com, une autre mission attribuée à un cabinet de conseil a été facturée à coup de plusieurs milliers d’euros. Cette mission concerne la Petite Enfance et le média Capital.fr qui cite L’Obs nous en dit plus. Ainsi, à en croire Capital, les faits ont eu lieu en 2019, date à laquelle l’Elysée avait fait appel « au neuropsychiatre Boris Cyrulnik pour mener des travaux sur les inégalités qui apparaissent dès la petite enfance ».
Parlant du projet, Capital.fr révèle: « Dix-huit experts ont planché sur le projet ‘les 1.000 premiers jours’ afin d’améliorer la prise en charge des enfants, sous la direction du secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet. Leurs conclusions ont été publiées en septembre 2020. Sauf qu’ils n’étaient pas les seuls. Et, surtout, ils n’étaient pas au courant ».
Et la même source de poursuivre : « d’après les informations de L’Obs, le cabinet de conseil Roland Berger a lui aussi été mandaté par l’exécutif pour travailler sur le même sujet, mais pas pour le même montant. Ces prestations ont été facturées plus de 425.000 euros (…) ».
« Emmanuel Macron n’était pas informé de la mission »
L’affaire est d’autant plus grave que le neuropsychiatre Boris Cyrulnik n’était pas informé de cette mission doublon. C’est du moins ce qu’il a fait savoir dans la presse. « Je suis étonné et désorienté par cette nouvelle », a-t-il réagi. Et il n’était pas le seul. Car, d’après le média Huffington Post qui relaie l’information, Emmanuel Macron, président de la République, n’était pas non plus informé de cette mission.
« Sollicité par Le HuffPost, le service de presse de l’Élysée nous a assuré qu’Emmanuel Macron ‘n’était évidemment pas au courant’ car ‘ces décisions de gestion dépendent des ministères. En l’occurrence un recours par une administration à un prestataire selon un marché à bon de commande’, renseigne la source.