Marlène Schiappa résistera-t-elle à la forte tempête qui s’est abattue sur elle depuis plusieurs jours? La question se pose et la réponse ne devrait pas tarder.
En tout cas, depuis son interview choc dans le magazine PlayBoy, sa situation politique s’est totalement dégradée. Et d’après les dernières informations obtenues par Lecourrier-du-soir.com, son limogeage du gouvernement où elle occupe un poste clé ne serait qu’une question de jours.
C’est du moins la révélation faite par le Canard Enchaîné et reprise par Gala qui explique que la situation de Schiappa s’est fortement détériorée après des soupçons d’un éventuel détournement de fonds et abus de confiance dans la gestion du Fonds Marianne (de 2,5 millions d’euros) dont elle avait la charge.
L’information a été confirmée ce 10 mai par Midi Libre qui nous en dit plus. « Marlène Schiappa ne serait plus la bienvenue au sein du gouvernement. Une source à l’Elysée confie au Canard Enchaîné que les derniers jours de la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire seraient comptés », renseigne la source.
Et le même média de poursuivre : « (…) d’après une source à l’Élysée que nos confrères ont pu contacter, Marlène Schiappa aurait « aggravé son cas » en faisant la couverture du magazine de charme. Selon cette même source elle ‘ne peut pas rester’ au sein du gouvernement ».
Pour rappel, le scandale du Fonds Marianne avait été rapporté pour la première fois en avril dernier par le médias Marianne qui nous apprenait ceci : « C’est l’histoire d’une mort (celle de Samuel Paty), d’une noble initiative lancée à sa suite (‘promouvoir les valeurs républicaines et combattre les discours séparatistes’ auprès des plus jeunes), de beaucoup d’argent public pour y parvenir (un peu plus de 2 millions d’€) et d’un épais mystère. Mystère sur la manière dont il a été distribué et utilisé », révélait la source.
Et Marianne d’ajouter : « cette histoire, c’est celle du fonds Marianne (rien à voir avec notre journal), géré par un organisme d’État, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel. Nous l’évoquions déjà dans nos colonnes en juin 2022. ‘Il y a un loup !’ nous confiait à l’époque un dirigeant associatif ayant candidaté, en vain, à ce fonds. Notre homme avait raison : ‘loup’ il y a. Et peut-être même une petite meute… ».
Lecourrier-du-soir.com n’a pas pu lire l’intégralité de l’enquête menée par Marianne. Mais, Ouest France nous en dit un peu plus. « Doté de plus de 2,5 millions d’euros, il avait pour but de défendre les valeurs républicaines sur Internet face à la radicalisation en ligne ou cyber djihadisme. Mais l’activité d’une des associations subventionnées laissent planer des zones d’ombre quant à l’utilisation des deniers publics », note le média français.
Et la même source de poursuivre : « en 2021, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel, lance un appel à projets pour répartir l’argent public. Résultat, 17 dossiers sont sélectionnés. Le 30 juin 2022, Marianne demande au ministère de l’Intérieur la communication de ces informations. Fin de non-recevoir de la part de Christian Gravel. Ce dernier expliquant ne pas vouloir ‘porter atteinte à la sécurité de ces porteurs de projets’. Dans le même temps, l’hebdomadaire est alerté par d’autres présidents d’associations. Marianne et France 2 dressent par eux-mêmes la liste des structures dotées. Première surprise : apparaissent une association sportive, une société de production audiovisuelle, mais aussi un éditeur de bandes dessinées ».