Les activistes ruent dans les brancards. Plus de deux ans après l’arrivée de la pandémie à Coronavirus, la colère contre Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission Européenne, ne faiblit pas à la suite de son refus de rendre publics les messages textos qu’elle a échangés avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla.
Ainsi, après les médias et les autorités politiques qui ont été nombreux à faire part de leur grande déception, c’est désormais au tour d’un groupe d’activistes européens d’élever la voix pour exiger de la présidente de la Commission Européenne qu’elle apporte, dès que possible, des réponses aux citoyens sur un sujet assez scabreux.
C’est du moins ce que nous a appris, ce 09 juin, le média Politico. En effet, d’après cette source, Rachel Hanna, vice-directrice de l’ONG Access Info Europe (qui a pris part à une rencontre organisée à Paris par l’élue écologiste française Michèle Rivasi) n’y est pas allée de main morte lorsqu’elle a été interrogée sur ce sujet.
Pour elle, le refus de la présidente de la Commission Européenne de rendre publics ses SMS avec le PDG de Pfizer ternit gravement la réputation de l’institution. Pour Rachel Hanna, en agissant de la sorte, la Commission Européenne « nie au public (citoyens européens) un droit fondamental ».
Et d’après le média Politico, Rachel ne fut pas la seule activiste à s’indigner de la gestion de cette affaire par la Commission Européenne. Prenant part à l’événement, Christophe Van Gheluwe, fondateur de Cumuleo, site internet qui publie des informations sur des personnalités politiques, a également du mal à cacher sa colère.
« A la suite de la crise sanitaire, on a constaté que les institutions se referment sur elles-mêmes », observe-t-il. Et d’alerter : « Les citoyens… exigent plus d’informations. D’autre part, on a des autorités qui ne fournissent pas ces informations. Je pense qu’il y a un gros risque pour notre démocratie ».
Pour rappel, le sujet des SMS de Von der Leyen échangés avec Albert Bourla, PDG de Pfizer, à la veille des signatures des contrats Covid d’une valeur estimée à plusieurs milliards d’euros ont suscité, ces dernières années, une vive polémique au sein de l’Union Européenne à tel point que la médiatrice de l’UE, Emily O’Reilly, a fini par sortir de son long silence.
En effet, d’après une information de l’agence de presse Reuters publiée en mars dernier, la médiatrice de l’Union Européenne a dénoncé, dans une interview, le silence assourdissant de Von Der Leyen concernant les contrats de vaccins signés avec Pfizer. « Nous avons besoin d’entendre ce qui s’est passé sinon cela va durer. Donc, ça (le scandale, ndlr) ne disparaîtra jamais », disait-elle.
Dans l’interview, Emily O’Reilly dit comprendre que des vaccins aient été commandés pour sauver des vies. Toutefois, elle ne digère pas le silence autour de cette affaire d’une importance capitale. Pour elle, le silence de Von der Leyen est même un cadeau offert aux eurosceptiques et aux anti-vax.
« C’est le cadeau que l’on fait aux personnes hostiles à l’Union Européenne et aux anti-vax parce que cela donne l’idée que quelque chose est caché », regrette-t-elle. Elle déplore que la Commission Européenne, dirigée par Von der Leyen, n’ait pas donné suite à sa requête de publier les SMS échangés entre la présidente de la Commission et Albert Bourla, PDG de Pfizer.