48 heures après la publication du rapport de l’ONU qualifiant Israël de « régime apartheid », la polémique enfle. Ce vendredi 17 mars 2017, Rima Khalaf, chef de la Commission Economique et Sociale des Nations-Unies pour l’Asie de l’Est qui avait rédigé le rapport a présenté sa démission sur fond de mésentente avec Antonio Guterres, actuel secrétaire-général de l’ONU
Le rapport au vitriol publié ce mercredi par un organe de l’ONU et dans lequel l’Etat d’Israël était qualifié de « régime apartheid » secoue l’organisation des Nations-Unies. Ce vendredi, l’affaire a pris une nouvelle tournure à la suite de la démission de Rima Khalaf, chef de la Commission Economique et Sociale des Nations-Unies pour l’Asie de l’Est, une commission rattachée aux Nations-Unis et dont le siège se trouve au Liban.
Dans le rapport publié ce mercredi et relayé par de nombreux médias, on pouvait lire : « Israël a mis en place un régime apartheid qui domine tout le peuple palestinien ». Dans son rapport, la commission détaille les méthodes utilisées par Israël pour mener à bien sa politique contre les Palestiniens.
« Une fragmentation stratégique des Palestiniens »
Ainsi, le rapport parle d’ « une fragmentation stratégique des Palestiniens » qu’il considère être la méthode principale par laquelle l’Etat d’Israël impose son apartheid. Il note également que les Palestiniens, à travers cette méthode, sont divisés en quatre groupes opprimés par le moyen de « lois, de politiques et de pratiques distinctes ».
La commission parlait, dans son rapport, de quatre groupes de palestiniens qu’elle identifie ainsi : « Palestiniens citoyens d’Israël, Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et Palestiniens vivant en exil ou réfugiés ». Aussitôt publié, le rapport avait immédiatement provoqué l’ire des autorités américaines et israéliennes.
« Rima Khalaf justifie sa démission par le retrait du rapport »
Le porte-parole d’Antonio Guterres, nouveau secrétaire-général des Nations-Unies, avait immédiatement tenté de calmer le jeu, en précisant que le rapport ne reflétait en aucun cas la position du successeur de Ban Ki-moon. Ce vendredi, l’affaire a connu une nouvelle tournure avec la démission de Rima Khalifa.
S’adressant aux médias lors d’une conférence de presse tenue à Beyrouth, Rima Khalaf a expliqué les raisons de sa démission. A en croire les propos de Rima Khalaf, le retrait du rapport sous l’ordre d’Antonio Guterres est l’une des raisons principales qui justifient son départ.
« La décision du secrétaire-général est une étape importante »
« Le secrétaire-général m’a demandé hier matin de retirer le rapport. Je lui ai demandé de revoir sa décision, il a insisté, donc j’ai soumis ma démission », confie-t-elle. Et d’ajouter : « Nous nous attendions bien sûr à ce qu’Israël et ses alliés fassent pression sur le secrétaire-général de l’ONU pour qu’il désavoue le rapport et qu’il le retire ».
La démission de Rima Khalaf aussitôt acceptée par Antoni Guterres, les autorités israéliennes ne cachent pas leur joie. C’est le cas de Danny Danon, ambassadeur d’Israël auprès des Nations-Unies. « La décision du secrétaire-général est une étape importante pour mettre fin à la politique impartiale pratiquée contre Israël à l’ONU. Les militants anti-Israël n’appartiennent pas à l’ONU », s’est réjoui l’ambassadeur.