Ce samedi 18 mars 2017, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, a fait une démonstration de force à la place République où il s’est adressé à des milliers de sympathisants
Jean-Luc Mélenchon montre ses muscles. Le chef de file de la France insoumise s’est adressé à ses partisans ce samedi 18 mars 2017 devant une foule immense qui a scandé « Résistance ! Résistance ! » à tue-tête. S’adressant à ses partisans, le chef de file de la France insoumise remet le peuple au cœur de tout.
« Quel que soit le problème, la solution est le peuple », lance-t-il sous les cris de la foule. « (…) Je vous propose au contraire de maintenir en toutes circonstances une capacité d’intervention directe du peuple, en sorte que, à tout moment, un référendum puisse être organisé qui autorise la fin du mandat de n’importe quel élu mais aussi du président de la république. ».
« Il est donc temps d’inscrire à la Constitution le droit à l’avortement »
Jean-Luc Mélenchon appelle à une séparation de l’Etat et de l’Eglise et à l’application de la loi. « L’État et l’Église doivent être rigoureusement séparés. (…) Il faut que la loi s’applique partout à tout le monde et dans les mêmes conditions. (…) Tous les territoires de la république doivent bénéficier de la laïcité de l’Etat. Entrez encore davantage dans les devoirs que nous fixe la liberté ».
Le chef de file de la France insoumise fait de la question de l’avortement un sujet de campagne. « Il est donc temps d’inscrire à la Constitution le droit à l’avortement car le corps de chaque femme lui appartient absolument et exclusivement ». Dénonçant des décisions politiques en Pologne et aux Etats-Unis contre l’avortement, il dira : « notre pays n’est pas protégé contre de telles infamies. Il s’agit de droits inaliénables et notre Constitution doit le proclamer solennellement ».
« Le plus grand défi est le changement climatique »
Jean-Luc Mélenchon veut que le droit au suicide assisté soit inscrit dans la Constitution France. « Que l’on inscrive dans la loi fondamentale le droit au suicide assisté. Ultime liberté qui donne son sens à une vie humaine ». Dans son discours, la question de l’écologie n’était pas oubliée.
Parlant des défis écologiques qui guettent la France, il dira : « le plus grand défi est le changement climatique. Nous n’avons pas besoin de changer la Constitution pour mettre en place la planification écologique, pour passer au 100% énergie. (…) On se guérit de mal d’argent, on ne se guérirait pas de la destruction de notre monde ».
« Des dirigeants belliqueux se font face et en Europe aussi »
« Nous devons décider qu’il existe des biens communs inaliénables comme l’air, l’eau, le savoir, les arts, la culture (…) », poursuit-il. Et d’ajouter : « au total, c’est un état d’esprit nouveau qu’il faut construire ». A la Place République, le candidat Mélenchon s’est aussi voulu protecteur des animaux. « Les animaux ne sont pas des choses et la preuve de notre humanité consciente se constate dans ce que nous décidions de respecter ce principe ».
La question géopolitique n’était pas en reste. Mélenchon dénonce les dirigeants belliqueux « européens ». « La paix est un bien commun qu’il faut chérir et protéger. Des dirigeants belliqueux se font face et en Europe aussi. Nous, la France, nous avons un rôle utile et décisif à jouer dans la paix dorénavant menacée », a-t-il déclaré.
« Nous voulons la paix et nous sortirons donc de l’OTAN »
Dénonçant une « Europe de la défense », il appelle ouvertement à une sortie de la France de l’OTAN. « L’Europe de la défense, c’est l’Europe de la guerre. La France doit être une puissance indépendante, politiquement et militairement. Nous voulons la paix et nous sortirons donc de l’OTAN », a-t-il lancé à des partisans conquis qui n’ont cessé de scander : « résistance ! résistance ! ».
« Il faut faire cette révolution de la citoyenneté si vous ne voulez pas subir une révolution d’un coup d’Etat ethnique ou d’un coup d’Etat financier, ou les deux à la fois. Il faut que les bulletins de vote donnent le coup de balai qui les fasse sans exception dégager. Il y a un nouveau mot d’ordre qui est né ‘après résistance, dégagez !’ », ajoute-t-il.
« Nous sommes capables de diriger le pays »
S’adressant à ses partisans, le chef de la France Insoumise veut rassurer. Il se dit prêt à assumer le pouvoir. « Nous sommes capables de diriger le pays. Pour la part qui m’en reviendrait, j’y suis prêt », dit-il. Il finit son discours par un poème de Victor Hugo, sans oublier d’enflammer le sentiment patriotique. « Voyez grand peuple français, voyez grand pour votre patrie ! », lance-t-il.
A moins d’un mois de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, devancé dans les sondages, fait sortir ses griffes pour contrer ses opposants. D’après les organisateurs de la Marche, 130 000 personnes ont répondu à l’appel du chef de file de la France insoumise. A quelques jours d’une présidentielle cruciale, l’extrême gauche française est partie pour conquérir le pouvoir.