Après les récents déboires subis par la France en Afrique, Emmanuel Macron vient d’opérer un changement de taille dans le monde du renseignement français. Bernard Emié, jusqu’ici patron de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) est démis de ses fonctions. Il sera remplacé par Nicolas Lerner, jusque-là patron de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure)
Le patron de la DGSE sommé de quitter son poste. Et ce, dans un contexte extrêmement sensible marqué par les récentes déconvenues de la France en Afrique à la suite des coups d’Etat au Mali, au Tchad et puis tout récemment au Niger. Des putschs qui le renseignement français semble n’avoir pas anticipé, de quoi mettre Emmanuel Macron dans tous ses états, comme le révélait d’ailleurs début août dernier le média français Le Canard Enchaîné.
En effet, dans un twitte posté sur son compte X (ex-Twitter), le journal français nous apprenait ceci : « Macron est furax contre la DGSE, dont les agents n’ont pas vu venir le coup d’Etat au Niger. En plein conseil de défense, le président s’en est pris au grand patron du renseignement : ‘le Niger après le Mali, ça fait beaucoup' », révèle le Canard Enchaîné.
Quatre mois plus tard, la sentence est tombée et Macron se débarrasse enfin de Bernard Emié, jusqu’ici directeur général de la sécurité extérieure (DGSE). C’est en tout cas l’information que notre média a apprise, ce 20 décembre, de plusieurs sources fiables, dont Le Monde.
« Le chef de l’Etat a fait son choix. Selon les informations du Monde, c’est bien Nicolas Lerner, l’actuel patron de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui doit remplacer le directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Emié. Une décision qui devait être entérinée lors du conseil des ministres, mercredi 20 décembre, comme le laissait entendre, depuis le 19 décembre, la lettre d’information Intelligence Online« , renseigne le média français.
Si les véritables raisons de cette décision du président français ne sont toujours pas connues, le journal Le Monde évoque tout de même les récentes déconvenues qui se sont produites au Sahel ou sur le dossier ukrainien qui ont fini par « avoir raison de la longévité de M. Emié ».
« Initialement, le petit milieu du renseignement considérait qu’il pouvait être plus sage d’éviter tout mouvement à la tête des deux principaux services de renseignement français jusqu’aux Jeux olympiques, pour lesquels les enjeux de sécurité s’annoncent particulièrement délicats. Mais l’accumulation de déconvenues pour la DGSE au cours des deux dernières années, au Sahel ou sur le dossier ukrainien, dans un contexte international en plein bouleversement, a fini par avoir raison de la longévité de M. Emié. Les dernières incertitudes concernent la date exacte de la prise de fonctions de Nicolas Lerner, qui sera, une fois en poste, le plus jeune chef de l’histoire de la DGSE, comme il avait déjà été le plus jeune patron de la DGSI lors de sa nomination, à tout juste 40 ans », explique Le Monde.