Au Sénégal, le jour tant attendu est enfin arrivé.
Après les violents affrontements qui ont secoué le pays, début février, à la suite du report de l’élection présidentielle par Macky Sall, actuel président du Sénégal, plus de 7 millions de Sénégalais sont appelés, ce dimanche 24 mars, aux urnes pour élire le nouvel homme fort qui sera chargé du destin de la Nation ces prochaines années.
Les candidats à la fonction présidentielle ne manquent pas car, contrairement en 2019 où seuls 5 prétendants au pouvoir avaient été autorisés à participer aux élections, cette fois-ci ils sont 19 à vouloir succéder à l’actuel président dont le mandat expire officiellement à partir du 02 avril 2024.
Ce rendez-vous avec l’Histoire est d’une importance capitale pour le seul pays d’Afrique de l’Ouest qui, depuis son accession à l’indépendance en 1960, n’a jamais connu un seul coup d’Etat. Et ce n’est pas son seul atout. Depuis son indépendance, 4 présidents ont déjà briguer la magistrature suprême. Fait rare dans une partie du continent africain où les putschs sont monnaie courante et où les chefs de l’Etats sont plutôt prompts à se pérenniser au pouvoir.
Mais, ce rendez-vous du 24 mars 2024 est d’autant plus important qu’il devra marquer une rupture fondamentale entre deux systèmes qui se regardent en chien de faïence depuis plus de 60 ans : le système politico-maraboutique qui veut jalousement conserver ses immenses privilèges face à une nouvelle génération de jeunes patriotes qui veulent un changement radical à tous les niveaux (quitte à se mettre à dos la très puissance classe maraboutique).
Ainsi, dans cette course à la présidentielle, deux candidats incarnent cette guerre des systèmes dont l’issue changera, à coup sûr, le destin du peuple sénégalais. L’un des deux n’est autre que Amadou Ba, ex premier ministre du Sénégal et candidat désigné par Macky Sall pour la continuité.
M. Ba est un homme du sérail réputé très proche de l’ancien président Abdoulaye Wade. S’il jouit d’un avantage (électoral) indéniable car étant incontestablement le candidat du système politico-maraboutique qui règne depuis bientôt cent ans, une telle position ne lui garantit guère une élection sans coup férir à la tête du pays.
Car, le poulain de Macky, en dépit de ses liens très étroits noués avec de puissants hommes d’affaires et le monde de la finance occidentale, pâtit d’une véritable crise d’image qui exaspère au sein même du parti au pouvoir. Insipide, manque de charisme, impopulaire… En somme, un véritable désastre politique dont Macky Sall se serait bien passé si l’occasion lui était encore offerte de choisir un nouveau candidat.
Face à lui, se tient le candidat Bassirou Diomaye Faye, candidat désigné du premier parti de l’opposition Pastef dont les rapports avec le pouvoir en place et le système politico-maraboutique ont été extrêmement houleux ces dernières années. Qualifié de parti terroriste, Pastef a d’ailleurs été dissous en juillet 2023 par l’Etat du Sénégal qui n’a pas eu le courage d’officiliser une telle décision, compte tenu du danger qu’il pouvait représenter dans un pays où 95% des jeunes (la plupart sympathisants d’Ousmane Sonko) ont soif de changement.
Récemment libéré de prison à la suite de la Loi Amnistie, Diomaye Faye, poulain d’Ousmane Sonko, est aujourd’hui la dernière chance qui reste aux anti-systèmes. Son élection à la tête du Sénégal (fort probable d’ailleurs en raison de l’immense électorat dont dispose son parti) serait un coup de massue asséné au système politico-maraboutique qui pourrait perdre son statut d’intouchable. Mais, pire, un tel événement mettrait également les intérêts de la France en danger avec la probable sortie du FCFA annoncée par le candidat lui-même il y a quelques jours.
En gros, tout oppose les deux stars de cette présidentielle que sont Amadou Ba et Diomaye Faye. Si le premier qui n’a jamais mené aucune bataille politique digne de ce nom s’engage à prendre les rênes du pouvoir pour éviter qu’il ne tombe entre de personnes mal intentionnées « qui veulent déstabiliser le pays », le second Bassirou Diomaye Faye est, sans aucun doute, le seul rempart contre ce système politico-maraboutique dont l’utilité a eu très peu d’impact sur le quotidien des Sénégalais.
Sous Diomaye, l’espoir est permis car le pays pourrait enfin retomber sur ses pattes, ce qui mettra fin à l’émigration de masse de millions de jeunes désœuvrés qui n’arrivent plus à voir le bout du tunnel. Son accession au pouvoir permettra, pour une fois, de favoriser les entreprises locales qui, ces dernières années, ont été totalement phagocytées par les entreprises occidentales qui se taillent la part du lion dans tous les secteurs. Sous Diomaye, le système éducatif, dans le coma depuis belle lurette, pourrait renaître de ses cendres et le système judiciaire, miné par la corruption, pourrait enfin gagner la confiance de tout un peuple.
Entre ces deux candidats, le choix du média Lecourrier-du-soir.com est vite fait : Voter Diomaye, c’est garantir à notre nation et à nos enfants un avenir meilleur dans un monde en pleine mutation.
Diomaye, ce n’est pas seulement le vote util. C’est aussi la résurrection d’une nation que ses propres élites ont voulu sacrifier sur l’autel de leurs piètres intérêts personnels.
