Le cabinet de sécurité israélien a approuvé jeudi soir la création, pour la première fois depuis 1991, d’une nouvelle colonie en Cisjordanie occupée. Baptisée Geulat Zion (la Rédemption de Sion, en Hébreu), elle devrait voir le jour non loin de l’implantation déjà existante de Shilo, le long de la route qui relie Ramallah à Naplouse. Le site a vocation à accueillir la quarantaine de familles évacuées début février, sur ordre de la Cour suprême israélienne, de l’avant-poste d’Amona. L’application de cette décision, maintes fois repoussée, avait provoqué un psychodrame au sein de la droite nationale-religieuse. Benyamin Nétanyahou avait alors promis de «dédommager» ces colons installés depuis 1996, en violation de la loi israélienne, sur des terres privées appartenant à des Palestiniens. Visiblement décidé à amadouer les «durs» de sa coalition, le premier ministre a également annoncé la publication de dix appels d’offre pour la construction de 1992 logements situés dans quatre colonies distinctes (Alfei Menashe, Beitar Illit, Beit Arie et Karnei Shomron). Il a enfin approuvé la confiscation d’une centaine d’hectares de terres sur lesquelles trois «avant-postes» (Palgei Maim, Givat Haroeh et Adei Ad) sont établis en violation du droit israélien. Cette décision devrait mécaniquement déboucher sur leur «régularisation» – mais ne changera rien au regard du droit international, qui juge illégales l’ensemble des colonies israéliennes établies depuis 1967 à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.