L’économiste allemand, Werner Abelshauser, prévient qu’une nouvelle crise financière arrive. Il estime que celle-ci sera plus dévastatrice que celle que le monde a connue en 2008
Va-t-on vers une nouvelle crise financière ? Depuis la crise financière de 2008 qui avait fait tomber Lehmann Brothers, à l’époque l’une des plus importantes banques du monde, des lois ont été votées aux Etats-Unis et dans de nombreux pays européens pour éviter qu’un tel désastre ne se reproduise.
Mais, apparemment, nous nous dirigeons tout droit vers une nouvelle crise financière. C’est en tout cas, l’avis de l’historien économiste allemand Werner Abelshauser. Ce dernier a prévenu que les banques qui avaient mis fin à la crise financière il y a neuf ans pourraient être en train de déclencher une crise financière beaucoup plus dévastatrice.
« Les Banques Centrales pourraient déclencher la prochaine crise »
En effet, il y a 10 ans, la banque américaine New Century a été l’une des banques qui avaient déclenché la crise financière après s’être fait prendre dans une « spirale de la mort » en 2007. New Century avait en effet profité d’un large système de fraude dans la société de crédit immobilier sans s’assurer que des protections adéquates contre la fraude avaient été mises en place.
D’après Werner Abelshauser, la BCE (Banque Centrale Européenne) pourrait, à son tour, provoquer une nouvelle spirale de la mort à New Century. « Les Banques Centrales pourraient déclencher la prochaine crise. Les banques qui pourraient causer la spirale de la mort à New Century sont la Banque de Chine, la Banque Centrale Européenne ou la Réserve Fédérale Américaine », confie Abelshauser.
« Le meilleur exemple à prendre est la banque centrale européenne »
D’après l’expert, les banques centrales ont évité que le pire ne se produise. Toutefois, elles sont en train d’intensifier les fluctuations au niveau des marchés. « Les banques centrales ont joué le rôle de sauveurs lors de la crise financière de 2008. Entretemps, elles sont devenues elles-mêmes des dangers car elles utilisent de plus en plus mal la confiance qu’on a placée en leur politique monétaire en poursuivant une politique financière sans autorisation », dénonce-t-il
« Le meilleur exemple à prendre est la banque centrale européenne. Là également, les problèmes de la banque qui seraient limités à des pays particuliers, deviennent un risque à toutes les parties impliquées », prévient-il. Werner Abelshauser admet que beaucoup de choses ont en effet changé.
« Le krach du pound en octobre »
« La fabrication de produits financiers criminels à la Lehmann n’est plus un phénomène de masse. Mais, c’est devenu de petites infractions commises par des banques particulières. Le commerce de haute fréquence, qui a causé de sérieux désastres à plusieurs reprises depuis 1987, est désormais régularisé par la loi », regrette-t-il.
D’après Werner Abelshauser, « tant que l’arbitrage classique des finances est lié à des algorithmes informatiques qui décident de l’exécution et des paramètres de l’ordre, le risque demeure virulent ». Rappelons qu’en octobre dernier, la livre sterling avait connu un krach après une chute de 6%, (soit 1,18 dollars), une chute jamais atteinte en l’espace de 31 ans.