Benoît Hamon, chef de file du Parti Socialiste (PS), demande des excuses de la part de Pierre Gattaz, patron du Medef (Mouvement des Entreprises de France) qui, ce dimanche 9 avril 2017, a comparé sa politique économique à celle de Marine Le Pen
Entre Pierre Gattaz et Benoît Hamon, le torchon brûle. Tout part d’une interview publiée sur le Parisien ce dimanche et dans lequel le patron du Medef français s’est attaqué virulemment à la politique de Benoît Hamon, de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Dans l’interview, Pierre Gattaz ne mâche pas ses mots.
« Je regarde les programmes économiques. Et celui de Marine Le Pen est dangereux. Mais, il n’y a pas qu’elle : voter Mélenchon, Le Pen, Hamon, c’est ruine, désespoir, désolation, pauvreté généralisée. Prenez les dépenses publiques : l’institut d’études Coe-Rexecode estime qu’avec Marine Le Pen, elles vont augmenter de 125 milliards d’euros, avec Benoît Hamon de 150 milliards et avec Jean-Luc Mélenchon avec 175 milliards de dollars », dit Gattaz.
« Macron assume l’économie de marché, parle très bien l’anglais »
Pierre Gattaz poursuit : « qui va payer ? Soit on continue à s’endetter comme des fous, alors qu’on a 2 000 milliards d’euros de dette, soit on augmente encore les impôts alors qu’on est déjà champion d’Europe des prélèvements (…) ». Dans son interview, le patron du Medef affiche une certaine préférence pour le candidat Macron.
Sur la question de savoir si Macron est dans la continuité de François Hollande, il dira : « il va plus loin : il veut mettre un « flat tax » à 30% sur les revenus du capital, le taux d’impôt sur les sociétés à 25%, ce qui va dans le bon sens. Il assume l’économie de marché, parle très bien l’anglais et tourné vers l’international et il est apprécié des jeunes entrepreneurs ».
« Il y a quelque chose de pourri à la tête du Medef »
Ce lundi, Benoit Hamon, chef de file du Parti Socialiste, a contrattaqué. Il n’a accepté pas la comparaison avec Marine Le Pen faite par Gattaz. « Je n’accepte pas que le candidat que je suis de la gauche, issu d’un scrutin populaire, soit associé à Marine Le Pen, c’est inadmissible », s’est agacé Benoît Hamon.
Il ajoute : « m’associer au projet de Marine Le Pen, c’est bien la preuve qu’il y a quelque chose de pourri à la tête du Medef (…). Si on est arrivé à faire un signe ‘égal’ entre le projet de Marine Le Pen et le projet de Benoît Hamon, c’est franchement qu’il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans la tête d’un certain nombre de dirigeants de ce pays ». Benoît Hamon demande des excuses de la part du patron du Medef.