Dans une interview accordée à Jean-Pierre Elkabbach, sur le plateau de CNews ce mercredi 3 mai 2017, Robert Bourgi, avocat français et proche de François Fillon et de Nicolas Sarkozy, a fait savoir que François Fillon a en tête de faire invalider les élections présidentielles
Une semaine après la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle, l’ex candidat de la droite, François Fillon, continue toujours de faire parler de lui. Ce mercredi, invité sur le plateau de CNews dans l’interview de Jean-Pierre Elkabbach, Robert Bourgi, avocat français et conseiller politique proche de l’ex premier ministre a fait des révélations de taille.
A la question de Jean-Pierre Elkabbach de savoir si François Fillon croit invalider l’élection présidentielle, Robert Bourgi rétorque : « c’est ce qu’il a en tête, hélas. Je crois qu’il a en tête de faire invalider les élections. Mais, je ne le crois pas seul responsable dans ce nouvel angle d’attaque. Je crois que les extrémistes qui l’entourent doivent le pousser dans ce sens-là. François Fillon n’a pas avalé sa défaite ».
« J’ai perdu une grande partie de mon amitié pour François Fillon »
A la question de savoir s’il est encore l’ami de François Fillon, Robert Bourgi répond : « j’ai perdu une grande partie de mon amitié pour François Fillon. Je ne le reconnais plus depuis quatre mois. Je le lui ai dit personnellement au téléphone. Depuis le mois de janvier, il y a eu tant et tant de revirements ».
Lorsqu’Elkabbach lui demande si François Fillon lui donnait (des cadeaux) spontanément ou si c’est lui qui les réclamait, Robert Bourgi répond : « François Fillon ne m’a jamais rien demandé, les costumes, les cadeaux que je lui ai faits… il ne me les a jamais demandés. Je le savais élégant, je le savais Ok, je le savais aimant les belles choses et je découvre que certains de ses amis politiques s’étonnent… ».
« Les seuls cadeaux que j’ai faits à Nicolas Sarkozy sont les chocolats »
Le journaliste lui coupe la parole et enchaîne : « pourquoi vous faites tant de cadeaux, de dons, de prêts si vous n’attendez pas des contreparties ? ». A cette question, Robert Bourgi tente de trouver des explications. « Monsieur Elkabbach, j’ai fait trois présents à Monsieur Fillon, l’un en décembre 2014 qui consistait en une veste bleu marine et un pantalon gris. Cela m’a valu 5 180 euros payés par chèque ».
Dans l’interview, Robert Bourgi insiste sur le fait que ce fut la première fois qu’il offre un cadeau à un homme politique. Sur la question de savoir s’il n’a jamais fait de cadeaux à Nicolas Sarkozy, l’avocat joue la carte de l’humour. « Les seuls cadeaux que j’ai faits à Nicolas Sarkozy sont les chocolats. Je sais qu’il aime le chocolat », ironise-t-il.
« Il va falloir que tu nies que c’est toi. Tu vas le cacher »
Durant l’interview, Jean-Pierre Elkabbach touche un point très sensible demandant à son invité si un piège n’a pas été tendu à Fillon pour se venger de la défaite de Nicolas Sarkozy. « Monsieur Elkabbach, j’ai vu monsieur Sarkozy juste après sa défaite. J’ai trouvé un homme assez triste, mais immédiatement il m’a dit : ‘il va falloir maintenant se battre pour Fillon », explique Bourgi.
Dans l’interview, l’avocat fait une énorme révélation, expliquant que François Fillon l’avait appelé la veille de la révélation du JDD lui disant : « le JDD va paraître demain l’histoire des deux costumes que tu m’as offerts. Il va falloir que tu nies que c’est toi. Tu vas le cacher ». Il affirme qu’un autre cadre de l’UMP l’avait aussi appelé pour lui demander de nier les faits.
« J’aurais souhaité que Fillon rende les clefs de la maison à Alain Juppé »
L’avocat confirme que François Fillon lui a bien rendu les costumes qu’il lui avait offerts, mais ajoute que lorsque les enquêteurs ont ouvert les housses dans lesquelles se trouvaient les costumes, aucun ne portait la marque Arnys que l’avocat avait pourtant commandée pour l’ex candidat des LR à la présidentielle.
Sur l’absence de la droite au second de la présidentielle, Robert Bourgi impute une grande part de responsabilité à François Fillon. « François Fillon porte une grande part de responsabilité dans l’absence de la droite au second tour de la présidentielle. J’aurais souhaité qu’avant le meeting du Trocadéro qu’il rende les clefs de la maison à Alain Juppé », regrette-t-il.
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