ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) rattachée au gouvernement français vient de nier toute implication de la Russie dans une opération de piratage des comptes de la campagne d’Emmanuel Macron, alors que cette même équipe de campagne n’a cessé de pointer du doigt sur la Russie qu’elle accuse de sabotage
L’équipe de campagne d’Emmanuel Macron prise dans ses propres contradictions. Tout avait commencé à seulement quelques mois de la présidentielle lorsque les autorités françaises, s’inspirant des méthodes américaines consistant à accuser la Russie d’avoir piraté les élections sans preuve, avaient à leur tour tiré la sonnette d’alarme estimant que Moscou pouvait s’en prendre aux élections françaises.
Le 15 février, Jean-Marc Ayrault, à l’époque ministre français des Affaires étrangères, avait été clair sur ce sujet. « Nous n’accepterons aucune ingérence dans notre élection, que ce soit par la Russie ou par un autre Etat », avait-il déclaré. Ces mêmes accusations ont été brandies par Benjamin Griveaux, porte-parole d’En Marche !
« Le Kremlin a choisi ses candidats, François Fillon et Marine Le Pen »
« Le Kremlin a choisi ses candidats, François Fillon et Marine Le Pen, pour une raison très simple : ils ne souhaitent pas une Europe puissante, ils veulent une Europe faible et donc (…) ils font la promotion de ces deux candidats sur des médias d’Etat », dénonçait Griveaux, accusant les médias russes Russia Today et Sputnik de « faire une campagne de dénigrement de la candidature d’Emmanuel Macron ».
Le 25 avril, le camp Macron va plus loin, accusant des pirates russes d’avoir attaqué ses comptes de campagne. La campagne de Macron s’était alors basée sur un rapport de Trend Micro (entreprise japonaise) pour accuser un groupe de hackeurs russes appelés Pawn Storm de mener ces attaques. S’adressant à la presse, Mounir Mahjoubi, directeur la campagne numérique d’En Marche ! n’avait pas écarté l’hypothèse que ces groupes aient agi pour le compte d’un « plus grand groupe ou d’intérêts ».
« ANSSI nie la responsabilité de la Russie dans le piratage de la campagne de Macron »
Et comme par hasard, la rhétorique change brutalement. Ce jeudi 1er mai, Guillaume Poupard, directeur général de l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information), fait un pas en arrière. Il estime que les attaques dont a été victime la campagne de Macron ont été si génériques et simples qu’elles pouvaient provenir de partout.
S’adressant à la presse, Guillaume Poupard nie toute implication de la Russie dans le piratage informatique qui a ciblé la campagne de Macron pendant la présidentielle française. Comment peut-on expliquer ce changement de ton brusque envers Moscou ? La visite récente de Poutine a-t-elle poussé le gouvernement de Macron à changer de stratégie ? Ou les accusations furent-elles de simples mensonges pour blâmer la Russie en cas de défaite ? En tout cas, tout reste flou dans cette affaire !