Invité sur le plateau de RTL, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, s’est prononcé sur sa situation dans le 19ème arrondissement de Paris où il est candidat et sur une éventuelle razzia d’En Marche ! aux législatives. Il dit redouter une razzia qui fera de l’assemblée nationale une « chambre d’enregistrement »
Jean-Christophe Cambadélis a été l’invité de RTL ce 8 juin 2017. Lors de son passage sur le plateau de la chaîne française, le candidat du Parti Socialiste dans le 19ème arrondissement de Paris (16ème circonscription) a abordé plusieurs sujets et s’est dit optimiste quant à une victoire de la gauche dans sa circonscription.
Il reconnaît néanmoins que la fragmentation de la gauche est l’un des facteurs qui pourrait justifier une victoire au forceps du parti socialiste. « Les élections sont toujours difficiles mais celle-ci a un goût particulier parce que la gauche est fragmentée dans une circonscription qui fait 70%, 72% à gauche. Il suffit d’être au second tour et on l’emporte », rassure-t-il.
« Trop de pouvoir tue le pouvoir »
Dans l’interview, le candidat PS dit redouter une razzia du camp En Marche. « Si, si. Je le crois. Je crois qu’il y a une grande possibilité, je le redoute parce que cela voudrait dire que nous aurons une assemblée nationale qui votera au canon, qui sera une chambre d’enregistrement et il n’y aura pas d’opposition. A partir du moment où il n’y aura pas d’opposition à l’assemblée, alors elle sera soit dans les médias, soit dans la rue », dit-il.
Sur la question de savoir si c’est un danger pour la démocratie que de donner trop de pouvoir à Emmanuel Macron, il rétorque : « trop de pouvoir tue le pouvoir. (…) La centralisation autour d’Emmanuel Macron dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et maintenant sécuritaire va créer des tensions, des contrepouvoirs, des volontés de voir le pays respirer autrement ».
« Les médias, les candidats, les oppositions seraient choisis »
Sur la question de savoir s’il craint une centralisation du pouvoir autour d’Emmanuel Macron, il dira : « je ne la crains pas, je la vois tous les jours. Il suffit d’ouvrir les gazettes et on voit que le pouvoir est maintenant jupitérien. Il n’y aurait pas d’opposition. Les médias, les candidats, les oppositions seraient choisis…Je constate cette situation ».
Jean-Christophe Cambadélis estime que Macron a été élu avec l’alliance de tous les partis démocratiques. « Donc, il y a quelque part une cohabitation au deuxième tour. Il faut en prendre acte, il faut la prendre en compte », rappelle-t-il. Le premier secrétaire du parti socialiste dit toutefois souhaiter un quinquennat réussi pour le nouveau président français.
« Sur la loi travail, personne ne sait sur quoi on va se prononcer »
L’homme de gauche déplore le flou qui existe autour de la loi travail. « Sur la loi travail, à trois jours de l’élection législative, personne ne sait sur quoi on va se prononcer. (…) Les organisations sociales ne sautent pas de joie à ce qui est proposé sur la remise en cause des accords de branche ou tout simplement sur la situation dans les entreprises ».
Sur la question de savoir si la marque PS risque de disparaître, il répond : « Non. Les idées du socialisme, le socialisme restera. C’est la maison des socialistes qui est à rebâtir pour qu’elle s’exprime et qu’elle soit différente ».
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