Julien Dray, conseiller régional d’Île-de-France et ancien membre du bureau national du Parti Socialiste (PS) a été ce lundi 19 juin 2017 l’invité d’Yves Calvi et d’Elizabeth Martichoux sur le plateau de RTL. L’homme de gauche a abordé de nombreux sujets dont une future cohabitation avec la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon
Sur la question de savoir si le PS a sauvé les meubles en obtenant un groupe à l’Assemblée, Julien Dray rétorque : « il y a quand même aujourd’hui une force qui existe. J’ai passé toute la semaine (…) à dire à ceux qui me disaient : ‘vous êtes morts, c’est fini’, ‘vous allez disparaître’, (…) nous essaierons de repartir d’un bon pied, il y aura un groupe socialiste ».
Dans l’interview, Julien Dray reconnaît que c’est un très mauvais moment pour le PS. « C’est un très mauvais moment pour ma famille politique, un très mauvais pour le Parti Socialiste ». A la remarque de la journaliste que le PS n’est pas mort, mais « un peu malade », il rétorque : « oui, c’est incontestable ».
« Il faut maintenant reconstruire une offre politique, un corpus idéologique »
Il appelle à une reconstruction du PS. « Il faut maintenant reconstruire, reconstruire une offre politique, reconstruire un corpus idéologique, reconstruire une fraternité militante parce que c’est un élément important qui nous a porté beaucoup de tort ces derniers mois. C’est un travail de longue haleine, ce n’est pas quelque chose qui va se faire du jour au lendemain », prévient-il.
Sur RTL, le conseiller régional d’Île-de-France a appelé à faire attention « aux fausses recettes ». La journaliste rebondit sur sa phrase et lui demande si la direction collégiale est une fausse recette. Il dira : « non, la direction collégiale est un principe, j’ai fait remarquer qu’en principe toute direction devrait être collégiale, ce n’est pas une nouveauté ».
Sur sa définition d’une direction collégiale, l’ex proche de François Hollande dira : « c’est de faire que tout le monde retravaille ensemble parce qu’on avait l’impression ces derniers mois qu’il y avait un développement séparé c’est-à-dire chacun dans son coin, en regardant l’autre et en se demandant à quel moment il a trébuché ».
« Nous ne sommes pas dans la course à l’échalote avec Jean-Luc Mélenchon »
Sur la question du futur leader du PS, il dit ne pas être convaincu qu’un leader émergera du jour au lendemain. « Je ne suis pas convaincu qu’on va sortir un leader comme ça du jour au lendemain du chapeau », lance-t-il. Et d’ajouter que le PS a une bonne année devant lui pour se restructurer.
Sur un éventuel rapprochement avec la France insoumise, Julien Dray répond : « nous ne sommes pas dans la course à l’échalote avec Jean-Luc Mélenchon, mais devons être nous-mêmes d’abord des socialistes qui proposons et puis après à chaque étape, Jean-Luc Mélenchon sera mis devant ses responsabilités. Est-ce qu’il préfère la division ou est-ce qu’il préfère le rassemblement ? ».
« Je veux que le Parti Socialiste renaisse »
Réagissant aux récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon de remplacer le Parti Socialiste, Julien Dray dira : « il ne le remplacera pas, il ne remplacera pas parce que le Parti Socialiste va exister. Il y a des gens qui, moi comme d’autres, croient à ce qui est le Parti Socialiste et qui ne veulent pas le voir disparaître (…) Je veux que le Parti Socialiste renaisse ».
Parlant de Benoît Hamon qui lance son mouvement, il dira : « si son mouvement a pour but d’engager la réflexion et de nourrir le travail de fond de la gauche, tant mieux. Si son mouvement a vocation à créer un nouveau parti politique, (…) il n’y a pas d’espace. Il y a un espace pour une force socialiste, social-démocrate ». Julien Dray refuse catégoriquement d’admettre que Macron qui est social-démocrate soit sur la même ligne que le PS.
« Je ne suis pas convaincu ce matin que c’est exactement ce qu’il souhaitait »
Sur la majorité obtenue par Macron, il dira : « je ne suis pas convaincu ce matin que c’est exactement ce qu’il souhaitait et je pense même que dans ce ciel, ce beau temps qu’il a eu ces derniers mois, les premiers nuages apparaissent. Je vais vous dire pourquoi. (…) ça ne va pas être facile de diriger cette assemblée nationale ».
Il s’explique : « quand vous avez M. Rufin, M. Mélenchon, M. Coquerel, d’un côté et je ne vais pas faire d’assimilation de l’autre, une opposition amenée par Marine Le Pen plus la droite, (quand) vous avez un groupe de parlementaires qui ne sont pas expérimentés et qui ne sont pas forcément les ténors du barreau, ça ne va pas être simple (…) ».
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