Le Bahreïn a accusé ce lundi 26 Juin 2017 le Qatar de chercher à tout prix une escalade militaire dans le bras de fer qui l’oppose à ces voisins du Golfe. C’est en tout l’avis du chef de la diplomatie bahreïnie, Khaled Ben Ahmad Al-Khalifa, ministre bahreïni des Affaires étrangères
La crise diplomatique entre le Qatar et les pays du Golfe n’est toujours pas arrivée à sa fin. Plus de deux semaines après la rupture diplomatique entre Doha et ses voisins du Golfe, la tension des deux côtés s’intensifie. Le Qatar est désormais accusé de chercher une escalade militaire à un conflit qui était jusqu’ici diplomatique.
« La querelle n’avait pas de raisons militaires. Amener des forces étrangères et leurs véhicules blindés représentent une escalade militaire dont le Qatar porte la responsabilité », a écrit ce lundi Khaled Ben Ahmad Al-Khalifa, ministre des Affaires étrangères du Bahreïn sur son compte twitter.
« Nous estimons la liste des 13 exigences viole le droit international »
Faisant allusion à la Turquie dont le président Recepp Tayyip Erdogan a ouvertement défendu le Qatar, le ministre ajoutera : « certaines puissances régionales ont tort si elles pensent qu’interférer dans ce conflit permettra de le résoudre. C’est dans l’intérêt de ces puissances de respecter le système régional actuel qui peut résoudre tout conflit urgent ».
Il convient de rappeler que la Turquie a déclaré ce dimanche qu’il considère que la « liste doléances » proposée par les pays du Golfe au Qatar pour arriver à une résolution de la crise viole le « droit international ». La liste avait été rejetée par le Qatar. Une décision qu’Erdogan a saluée. « Nous saluons la position du Qatar car nous estimons que la liste des 13 doléances viole le droit international », avait-il déclaré.
Dans son soutien au Qatar, la Turquie ne recule devant rien. Le 7 juin, soit deux jours seulement après la rupture des relations diplomatiques entre le Qatar et ses voisins du Golfe, Ankara avait immédiatement passé une loi autorisant l’envoi de troupes au Qatar. Ce 22 juin, le média Gulf Times nous a appris qu’un contingent de soldats et de véhicules blindés étaient arrivés au Qatar en provenance de la Turquie.
« Le Qatar de plus en plus proche de l’Iran et de la Turquie »
La position de la Turquie dérange de plus en plus et certains estiment qu’Ankara devrait se tenir à l’écart de cette crise diplomatique qui ne concerne que les pays du Golfe. C’est en tout cas la position défendue dans un édito publié par Washington Post par Asli Aydintasbas, chercheur au Centre Européen des Relations Étrangères et éditorialiste au quotidien turc, Cumhuriyet.
Outre le soutien de la Turquie, le Qatar bénéficie d’un autre soutien de taille : la République Islamique d’Iran qui n’avait pas hésité à envoyer 5 avions de vivres à Doha quelques heures après la rupture diplomatique avec ses voisins du Golfe pour éviter une crise humanitaire dans ce pays du Golfe. Le rapprochement entre Doha et Téhéran est l’un des sujets de préoccupation majeure pour l’Arabie Saoudite et ses satellites qui sont dans une véritable guerre d’influence contre l’Iran dans la région.