Une réunion historique entre les FARC (Dirigeants des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) et d’anciens chefs paramilitaires Colombiens a eu lieu afin de garantir l’accord de paix entre les deux camps.
« La réconciliation est la plus haute aspiration du peuple colombien »
L’événement est historique. A la suite des accords de paix entre les FARC et le gouvernement Colombien signés le 24 novembre 2016, les deux anciens groupes ennemis ce sont affichés plus unis que jamais. « Mercredi 19 juillet, les membres du secrétariat des FARC et d’anciens commandants des Forces unies d’autodéfense de Colombie (AUC, fédération de groupes paramilitaires d’extrême droite) se sont réunis à la Casa Provincial de los Jesuitas (La Maison provinciale des Jésuites) à Bogota, accompagnés par le prêtre jésuite Francisco de Roux » écrit dans un communiqué officiel le conseiller de la guérilla des FARC Álvaro Leyva. La réunion, qui a duré un peu plus de 3 heures visait à officialiser « le sens et la portée des accords signés entre les Farc et le gouvernement ». La rencontre a «eu lieu dans un climat de respect », et les parties ont reconnu que la paix « est une obligation et un droit pour tout citoyen » et que «la réconciliation est la plus haute aspiration du peuple colombien ».
Mi juin, Rodrigo Londoño, alias «Timochenko», chef guérillero colombien avait célébré la Colombie unie en abandonnant totalement les armes lors d’une cérémonie dans le centre du pays, ajoutant que ce processus était « irréversible »
« Le pays a besoin d’abandonner les haines ! »
Le président colombien Juan Manuel Santos, qui a récemment reçu le prix Nobel de la paix 2016 pour sa politique de pacification de la Colombie, s’est félicité sur son compte Twitter de la bonne tenue de cette réunion et a cité un « geste de réconciliation » « Le pays a besoin d’abandonner les haines ! ». Il a réagi devant une photo largement relayée par les médias locaux « Cette photo m’a plu, car cela, c’est la paix », écrit-il « Ils ont déposé les armes, et ce que nous devons faire maintenant, c’est abandonner les haines, la soif de vengeance, nous réconcilier ».
La fin du plus ancien conflit d’Amérique Latine ?
Les AUC (Forces Unies d’autodéfense de Colombie), fédération de groupes paramilitaires d’extrême droite ont été créées dans le nord-est du pays au milieu des années 1990 sous la coupe des frères Castaño : Carlos, Fidel et Vicente, afin de combattre les FARC. Les guérilleros marxistes quant à eux ont été le plus grand groupe d’insurrection du pays, regroupant plusieurs milliers de partisans depuis le début du mouvement en 1964. L’accord de paix signé en novembre dernier met officiellement fin à un conflit armé vieux de plus de 53 ans laissant près de 260 000 morts dans de conditions atroces, 60 000 disparus ainsi que 7,1 millions de déplacés.
Même si le gouvernement Colombien, les détracteurs officiels d’extrême droite, les responsables FARC tout comme la guérilla ELN (Armée de libération nationale guévariste) semblent privilégier la négociation, l’union a été quelque peu ternie par un attentat à la bombe le 17 juin dernier à Bogota, capitale du pays, faisant 3 morts (dont une française) et neuf blessés. Bien que les responsables n’aient pas été retrouvés, cet incident rappelle qu’il y a urgence à agir pour la pacification du pays.
Loin d’abandonner leurs convictions, les FARC devraient renaître sous forme de parti politique avec pour objectif les élections générales de 2018 où ils pourraient présenter un candidat présidentiel.