Une trentaine de militants En Marche ont saisi la justice pour protester contre le vote électronique qui devra donner lieu à l’adopter de nouveaux statuts du parti. Les militants dénoncent un manque de démocratie d’un parti géré comme une entreprise
Le mouvement En Marche serait-il miné par des divisions internes ? En tout cas, trois mois après l’élection de Macron, les premiers couacs apparaissent déjà. Ce dimanche, Le Parisien a révélé que des adhérents d’En Marche ont effet saisi la justice pour protester contre le vote électronique qui doit permettre l’adoption des statuts du parti.
D’après Le Parisien, quelque 30 militants qui dénoncent un manque de démocratie au sein du parti, ont déposé un recours en référé devant le tribunal de grande instance de Créteil. Ils souhaitent obtenir l’annulation du scrutin qui démarre ce dimanche et qui doit se poursuivre jusqu’au 31 Juillet.
« Un parti géré comme une entreprise ? »
Les militants estiment que les nouveaux statuts ont été votés sans tenir compte du délai légal prévu par les textes du parti. Sur BFMTV, certains des militants dénoncent la gestion du parti qui ressemble davantage à celle d’une entreprise. C’est le cas de Rémi Bouton interrogé par la chaîne de télé.
« On a la sensation que maintenant que le mouvement est en place, il voudrait fonctionner comme une entreprise, considéré que les adhérents sont de supporters, mais ne doivent pas participer aux grandes décisions du mouvement. Donc, on se sent oublié », déplore-t-il. Pour Christelle, le mouvement a voulu précipiter les choses.
« On devait avoir un mois entre l’assemblée générale et la convocation au vote des statuts, ça n’a pas été respecté. On ne fait pas ça pendant une période d’été, il n’y a pas eu une concertation, comme s’il fallait prendre le train en marche, il fallait faire vite et ça non ! », explique-t-elle, ajoutant que plusieurs alertes ont été restées sans réponse.
« Macron face à la réalité de la présidence »
D’après Le Parisien, 25% de ces adhérents composeront le futur Conseil national tel que défini par les nouveaux statuts. De quoi provoquer la colère des marcheurs qui en voulaient 50%. La direction du parti a réagi. « Il y aura toujours des mécontents, c’est la vie normale des organisations », relativise la sénatrice LREM Bariza Khari, citée par Le Parisien. Le quotidien note que ces « frondeurs » représentent un collectif de 600 comités locaux sur les 3200 que compte le parti.
Ce premier couac interne intervient au moment où Emmanuel Macron, chef de file du mouvement En Marche, voit sa cote de popularité s’effondrer. D’après un baromètre IFOP pour le JDD publié ce dimanche, le président a déjà perdu 10 points en seulement trois mois. Sa cote de popularité se situe désormais à 54% alors qu’elle était à plus de 60% en juin dernier. Trois mois après son élection, la lune de miel est finie. Macron devra désormais convaincre ou disparaître comme son prédécesseur, François Hollande.