Les parlementaires de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ont décidé de réduire à moitié le taux de natalité de la population africaine pour faire face aux défis de la croissance économique. La rencontre s’est déroulée à Ouagadougou, dans la capitale du Burkina Faso, ce 22 Juillet 2017
Les paroles d’Emmanuel Macron ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. En effet, ce 11 juillet dernier, le nouveau président français avait fermement dénoncé la politique de natalité du continent africain lors d’un discours prononcé depuis Hambourg en Allemagne où se tenait le sommet du G20.
S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse, il avait évoqué la question de la démographie africaine en déclarant : « quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien ».
« Réduire les taux de naissance à moitié »
Les propos du président français avaient suscité quelques réactions dans les heures qui ont suivi. Mais, apparemment, les déclarations du nouveau locataire de l’Elysée n’ont pas trop déplu aux dirigeants africains. Car, ce samedi, les parlementaires de la CEDEAO ont pris la décision de s’adresser à a question démographique du continent.
Ils ont en effet décidé de réduire de moitié les taux de naissance sur le continent. Ainsi, d’après Salifou Diallo, président du parlement burkinabè, des parlementaires de la Mauritanie et du Tchad sont tombés d’accord pour inciter les gouvernements à mettre en place des politiques qui permettront de limiter le nombre d’enfants par femme à trois d’ici 2030.
« Nous ne pouvons pas espérer un développement avec une telle situation »
Dans son discours, Salifou Diallo a appelé les Etats africains à recourir au planning familial, à un meilleur système éducatif et sanitaire. L’objectif, d’après Salifou Diallo, est d’apporter un « déclin rapide » du taux de natalité africaine. « Nous sommes dans une situation d’une démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer un développement avec une telle situation », a-t-il souligné.
Il ajoute : « le contraste entre le niveau de croissance économique et le rythme de croissance de la population laisse percevoir clairement que la situation démographique de l’Afrique peut constituer un formidable potentiel ou au contraire une bombe sociale à retardement ».
« Cette jeunesse, quand elle n’a pas de solutions, devient une bombe »
Même réaction pour Marcel de Souza, Président de la Commission de la CEDEAO qui estime que la réduction du taux de natalité permettra de freiner les flux migratoires vers l’Occident. « Les jeunes représentent les 2/3 de la population (africaine). Cette jeunesse, quand elle n’a pas de solutions, devient une bombe. Ils traversent le désert ou la Méditerranée et meurent par milliers », dit-il.
Rappelons que d’après un rapport de l’Organisation des Nations-Unies, les pays africains subsahariens, qui ont un taux de fertilité estimé à 5,6 enfants par femme, soit le plus important au monde, franchiront la barre d’un milliard de personnes d’ici à 2050 si rien n’est fait pour renverser la tendance.