Edouard Philippe, Premier ministre de la France, a accordé une interview exclusive au Parisien. Le bras droit d’Emmanuel Macron est revenu sur des nombreux sujets dont l’économie et sur ses relations de travail avec Emmanuel Macron
Edouard Philippe, actuel Premier ministre français, a accordé une interview exclusive au Parisien publiée ce vendredi 4 août. L’homme de confiance d’Emmanuel Macron s’est exprimé sur de nombreux sujets dont l’économie, l’un des sujets de préoccupation majeure des Français.
Sur la question des nombreux couacs notés au sein du gouvernement, il dira : « l’expérience montre que les politiques aguerris peuvent eux aussi ‘cuaquer’. Quand je compare ce que vous évoquez en termes de couacs avec ce qui prévalait avant, nous n’avons pas à rougir ». Le Premier ministre estime qu’ « il y a forcément, comme au début de chaque période, des choses qui se calent ».
« (…) Nous avons voulu intégrer des hommes et des femmes qui n’étaient pas issus du monde politique, avec des expériences personnelles variées. Ils entrent dans le bain politique et ont parfois besoin d’un peu de temps pour trouver leurs marques. Il n’empêche que les qualités pour lesquelles ils ont été choisis sont incomparablement supérieures aux petits inconvénients liés à leur période d’adaptation », explique-t-il.
« Ces 300 millions d’euros n’ont pas été enlevés à personne »
Sur les 300 millions d’euros annulés par décret, le premier ministre dira : « c’est quand même un monde ! Les socialistes ont baissé massivement les dotations aux collectivités sans concertation et ils hurlent au loup quand nous prenons des mesures pour ne pas augmenter les impôts ».
Il ajoute : « ces 300 millions d’euros n’ont pas été enlevés à personne, car ils n’avaient été donnés à personne. Aucun projet en cours n’est annulé. A l’avenir, nous proposerons aux collectivités territoriales un pacte de responsabilité : l’Etat ne baissera plus ses dotations dès lors qu’elles maîtriseront leurs dépenses ».
« Je ne pensais pas que les chiffres seraient aussi mauvais »
Répondant à la question de la baisse des APL, Edouard Philippe assure qu’il y aura une politique structurelle de la politique du logement en 2018. Dans l’interview avec Le Parisien, le premier ministre a répondu à l’épineuse question du manque d’1 milliard d’euros dans le budget 2017.
Edouard Philippe ne cache pas sa surprise. « Avant d’être nommé, je me doutais que la situation n’était pas bonne, mais je ne pensais pas que les chiffres seraient aussi mauvais. Nous ferons le choix de ne pas augmenter les impôts en 2017 et d’assumer les dépenses annoncées par des prédécesseurs mais qui n’étaient pas financées. (…) Nous avons décidé de faire des économies sur la dépense publique », assure-t-il.
« Le projet de la loi a donné lieu à des échanges parfois vifs mais réels »
Sur la réforme des ordonnances du code du travail, il estime que l’Etat tient l’ensemble de ses engagements. « Sur le fond, en libérant l’activité tout en protégeant les salariés, et sur la méthode, en discutant longuement avec les organisations syndicales et patronales. Les partenaires sociaux ont été fermes sur leurs positions, mais ils ont joué le jeu avec sérieux. De même, au Parlement, le projet de la loi a donné lieu à des échanges parfois vifs mais réels. C’était un point très important ».
Sur la question de savoir si le texte de la loi travail fait la part belle aux revendications patronales, le Premier ministre précise : « je ne suis pas là pour faire plaisir à tel ou tel, je suis là à mettre en œuvre les engagements du Président de la République et pour faire redémarrer le pays ». Il estime que c’est le « sens de la réforme » qui permettra de placer la négociation sociale au niveau le plus efficace.
« Les Français ont envie de solutions plutôt que de blocages »
Sur la journée d’action qui aura lieu le 12 septembre, il dira : « j’ai entendu cet appel syndical et je le respecte, mais j’ai le sentiment que les Français ont envie de solutions plutôt que de blocages ». Le Premier ministre s’est également exprimé sur les récents sondages qui placent sa cote de popularité et celle d’Emmanuel Macron à un niveau plus bas.
« Ceux qui ont passé leur temps à regarder les sondages, ou pire, à gouverner au gré des sondages, ont échoué. Je vais essayer de ne pas faire la même erreur ». Il juge ses relations de travail avec Macron « excellentes ». « J’ai d’excellentes relations de travail avec le Président, extrêmement fluides, chaleureuses, même. Ça se passe très bien, et simplement ».
Pour lire l’interview intégrale, cliquez ici : Le Parisien