Julien Dray, porte-parole du Parti Socialiste (PS) et conseiller régional d’Île-de-France, a été l’invité d’Europe 1 ce lundi 7 août. Il s’est prononcé sur la nécessité de reconstruire le PS en pleine crise depuis les élections présidentielles et qui est désormais menacé de disparaître
Julien Dray, porte-parole du Parti Socialiste, était l’invité d’Europe 1 ce lundi. Il a répondu à de nombreuses questions sur son parti, fragilisé par une grande crise depuis la défaite cuisante aux dernières élections présidentielles. Au micro d’Europe 1, il reconnaît que la défaite aux dernières élections a été « cinglante ».
« Oui, le parti socialiste a subi une défaite cinglante, dure, profonde, l’une des plus violentes dans ces deux décennies. Mais, il y a un idéal qui existe, un combat historique qui existe encore et il y a des centaines d’élus sur le terrain qui continuent à croire au parti socialiste, à ce que représente le combat socialiste, le combat pour l’égalité et la justice sociale ».
« Elle n’est ni divisée, ni impuissante. Elle est en train de se réunir »
Il appelle à ce que des leçons de cette défaite soient tirées. « Il va falloir butter, il va falloir tirer les leçons de ces défaites. Il faut le faire assez rapidement ». Sur le plateau d’Europe1, le porte-parole du PS assure que le calendrier de la rénovation est « en train de se bâtir » et que plusieurs réunions sont prévues cet été. « L’idée est maintenant d’accélérer le rythme de ce calendrier », insiste-t-il.
Sur la question de savoir si la direction du PS est divisée et impuissante, il répond : « Non, elle n’est ni divisée, ni impuissante. Elle est en train de se réunir. Elle a fait deux réunions. On ne va pas commencer à apporter des jugements sévères à son égard. (…) Il faut rapidement passer à autre chose, à la fois être capable honnêtement de tirer le bilan de ce qui s’est passé et puis proposer des perspectives ».
« Le danger du PS est de se faire aspirer, de disparaître »
Sur la question de savoir s’il y a un espace politique pour le PS, vu qu’il est encerclé par la République en Marche à sa droite et d’autres partis de gauche tels que la France insoumise, le Mouvement du 1er Juillet et le Parti Communiste, il répond : « il y a un pôle de radicalité qui est en train de se constituer. Le danger du PS est de se faire aspirer, de disparaître et de perdre son essence ».
Il ajoute : « et de l’autre côté, il y a effectivement quelque chose dont on a encore du mal à préciser le contour politique dont une partie vient du PS : le Mouvement en Marche. On a besoin d’un parti socialiste qui reprenne son autorité politique et qui puisse justement éviter la radicalité pour la radicalité et éviter que la gestion ne l’emporte sur la volonté de transformer les choses, parce qu’il y a besoin pour nos concitoyens que les choses aillent mieux ».
« Il faudra se dépasser et refonder une nouvelle organisation »
Sur la question de changement du nom du parti, Julien Dray dira : « en un moins donné ou à un autre, certainement, il faudra se dépasser et refonder une nouvelle organisation, mais je pense qu’on ne va pas se précipiter. La forme se substitue au fond. Donc, il n’y a pas de gadgets. Pour refonder le Parti Socialiste, ce n’est simplement une question de changer le nom, la question est d’abord une question de fond (…) ».
Sur la question de la vente du siège du PS, le porte-parole du PS dira : « à ce stade, je suis assez réticent parce que je trouve que le signal qui sera donné ne sera pas le bon. J’entends bien ceux qui nous disent : ‘il faut choser de local pour donner le sentiment qu’on a changé’. Il y a une masse de militantes et de militants qui sont attachés à un certain nombre de symboles et il ne faut pas leur donner le sentiment qu’on a abandonné ces symboles trop facilement ».
« Macron se heurte à une réalité qui est beaucoup plus compliquée »
Le porte-parole du PS s’est également prononcé sur la chute de popularité de Macron. « Il y avait un état de grâce au départ avec le choc qu’a représenté l’élection d’un jeune président. (…) Après, il se heurte à une réalité qui est beaucoup plus compliquée, peut-être plus complexe qu’il ne l’espérait au départ. (…) Le rôle du PS, ce n’est pas d’attendre la chute de Macron et penser qu’il y aura une alternance naturelle. Le rôle du PS est de représenter une alternative politique ».
Sur le statut particulier de la Première Dame, Julien Dray dit qu’il ne signera pas la pétition. « Je n’aime du tout la campagne systématique qui est faite contre Brigitte Macron. C’est une femme que j’ai eu à connaître et c’est une femme très sympathique. Il faut arrêter la démagogie. Une femme de président ou une compagne de président a forcément beaucoup de sollicitations, elle a besoin d’un minimum de matériels pour pouvoir exercer ces responsabilités-là ».
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