La fin des contrats aidés, annoncée par Edouard Philippe, premier ministre de la France, risque d’avoir de sérieuses conséquences. A Grenoble, les Restos du cœur risquent de ne plus distribuer des plats chauds dès ce lundi
Les conséquences de la fin des emplois aidés se font déjà sentir. En effet, une semaine après l’annonce d’Edouard Philippe que le gouvernement mettra fin aux contrats aidés, l’association Les Restos du cœur de Grenoble tire la sonnette d’alarme et annonce qu’elle ne pourra plus distribuer de repas chauds « dès ce lundi ».
C’est en tout cas ce qu’a fait savoir Brigitte Cote, présidente de la l’Association, interrogée par France Info. « Nous avons un emploi aidé, le cuisinier, qui prépare entre 100 et 120 repas chauds par jour dans notre centre de Grenoble. Notre salarié en contrat aidé a terminé sa mission et va sur d’autres projets. Quand on a voulu recruter un autre salarié en contrat aidé, on nous a répondu qu’il n’y avait plus de budget », regrette-t-elle.
La présidente a fait savoir que l’association Les Restos du cœur de Grenoble est alors obligé de supprimer « dans l’immédiat » la partie repas chaud, « importante » pour l’association. « Elle va disparaître le temps que nous nous retournions et que nous trouvions une solution. Mais, ça ne se fera pas du jour au lendemain », indique-t-elle.
« Il y aura des contrats aidés en 2018, il y aura moins que ce qui existe aujourd’hui »
La situation des Restos du Cœur à Grenoble a fait réagir le gouvernement. Informée par la presse, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, dénonce un « manque de cohérence ». « Ce n’est pas cohérent avec les orientations, les contrats aidés vont désormais en priorité à l’aide alimentaire ». La ministre promet de régler la situation dès lundi.
Rappelons que le premier ministre Edouard Philippe s’était prononcé sur les contrats aidés ce 24 août sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin. Il disait : « mon objectif, ce n’est pas de dire que les contrats aidés, c’est mal. (…) Moi, je ne suis pas représentant de telle ou telle collectivité. (…) Il y aura des contrats aidés en 2018, il y aura moins que ce qui existe aujourd’hui. Moi ce que je souhaite est de faire en sorte de consacrer des moyens, non pas financer des contrats aidés, mais à financer des formations individualisées qui permettent, elles, un retour durable à l’emploi ».