Jean Daubigny, ancien préfet d’Île-de-France et ex directeur de cabinet de Manuel Valls au ministère de l’intérieur, a été jugé ce vendredi 8 septembre 2017 à Paris pour n’avoir pas déclaré ses impôts depuis plusieurs années. L’homme, âgé de 69 ans, dit n’avoir pas eu assez de temps pour s’ « occuper de sa vie »
La phobie administrative est-elle devenue une tendance ? Jean Daubigny, ancien préfet d’Ile-de-France et proche de Manuel Valls, a été jugé ce vendredi 8 septembre par le Tribunal correctionnel de Paris pour n’avoir pas déclaré ses impôts entre 2011 et 2014. Il ne les a pas déclarés non plus en 2015 et 2016.
Dans la presse, l’on précise que l’ancien préfet d’Île-de-France doit au fisc français un montant de 190 300 euros d’impôts entre la période 2011 et 2014. En comparaissant devant le Tribunal correctionnel de Paris, Jean Daubigny a tenté de s’expliquer, mais ses explications sont loin de convaincre les juges.
« Même pour changer une ampoule, ça me prend des jours »
« J’ai un mal chien à m’occuper de mes problèmes personnels. Je sais que c’est une mauvaise explication mais je n’arrive pas à payer mes impôts », a-t-il déclaré. Jean Daubigny dit avoir été très fatigué pour s’occuper de ses impôts. « Même pour changer une ampoule, ça me prend des jours. Je faisais des journées de 7h à 23h, j’étais épuisé, je ne m’occupais pas de ma vie personnelle ».
Face au procureur, il dit regretter ses actes. « Moi-même, j’ai du mal à comprendre ma propre attitude », a-t-il reconnu. Selon son avocat, Jean Daubigny n’est pas un fraudeur sinon il aurait fait valoir ses droits de retraite depuis son retrait de la vie active en 2015. « Cela montre que cet homme a un problème mais qu’il n’est pas un fraudeur », explique son avocat, Maître Veil.
« Un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende »
L’avocat parle d’un homme dépressif. « Il va falloir comprendre l’incompréhensible, pourquoi un homme comme Daubigny a pu faillir. La seule explication, c’est la dépression », ajoute l’avocat. D’après VSD, l’ancien préfet Île-de-France a d’ailleurs perdu tous ses droits de retraite. Le procureur a requis un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende. Le jugement a été mis en délibéré au 3 novembre prochain.
L’affaire attire la curiosité des médias d’autant plus que Jean Daubigny est une personnalité politique de premier plan. Ancien élève de l’ENA, il a été préfet de La Réunion, puis des régions Champagne-Ardenne, Midi-Pyrénées, Bretagne ou encore Pays-de-la-Loire. Il a également été nommé à la Cour des comptes. En 2012, Manuel Valls, à l’époque ministre de l’intérieur, l’avait nommé directeur de cabinet.