Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, Manuel Valls n’a cessé de séduire le président français, quitte à renoncer publiquement à son propre passé d’homme politique de gauche. Rappelons qu’il a été l’un des premiers responsables politiques socialistes à cracher sur le PS quelques heures seulement après la défaite cuisante de son parti.
Revenons sur les faits. Le 9 mai 2017, deux jours après la victoire de Macron à la présidentielle, Valls est invité sur le plateau de RTL. Sans vergogne et de manière très ingrate envers son ex parti, il fait une déclaration qui indigne les sympathisants du Parti Socialiste, un parti où il a occupé des fonctions clé de Ministre de l’Intérieur et de Premier Ministre.
Interrogé sur le plateau de RTL, voici ce qu’avait déclaré Manuel Valls : « ce parti socialiste est mort, il est derrière nous. Pas son histoire et ses valeurs, mais il doit se dépasser ». Faisant un clin d’œil à Macron avec l’idée que celui-ci lui réserve une toute petite place de député LREM, Valls dira : « moi, je serai candidat à la majorité présidentielle et je souhaite m’inscrire dans ce mouvement qui est le sien ».
Les propos de Manuel Valls avaient suscité un raz-de-marée au sein de la gauche où les réactions ont été nombreuses et parfois assez virulentes. Mais, l’ex premier ministre de François Hollande n’a jamais songé revenir sur ses propos ou au moins présenter des excuses au Parti Socialiste. Il continue, contre vents et marées, de séduire le président Macron pour assurer sa survie politique.
Un mois plus tard, le 27 juin, sur le même plateau de RTL, Manuel Valls confirme son départ du PS. « Une partie de ma vie politique s’achève. Je quitte le Parti Socialiste ou le Parti Socialiste me quitte. J’y adhérais il y a 37 ans. J’avais écrit à Bertrand Delanoë qui à l’époque exerçait les responsabilités au sein du PS en lui demandant si un jeune étranger, parce que j’étais Espagnol, pouvait adhérer au parti socialiste ».
Lors de cette même interview, l’ex premier ministre qui, aujourd’hui, est en retraite politique à son corps défendant, lance un dernier message à Macron. « Je me suis inscrit dans la majorité présidentielle pendant cette campagne législative. Moi, je veux siéger au cœur de la majorité par cohérence », déclarait-il. Son clin d’œil à En Marche ne marchera pas car il se fera humilier par LREM qui ne l’investira pas.
LREM ne change pas de position. Toutes les tentatives de Valls de s’incruster dans la majorité reçoivent un refus catégorique, même lors des Sénatoriales. Sa liste proposée pour les Sénatoriales dans l’Essonne a été rejetée par La République En Marche dont le président de la Commission d’investiture, Jean-Paul Delevoye, avait justifié sa décision par le fait que la liste de Valls « n’a pas eu l’assentiment d’En Marche ».
Face à ces nombreuses humiliations auxquelles il fait face depuis la défaite cuisante du PS, l’ex premier ministre est aujourd’hui totalement désaxé et sait que sa carrière politique risque, dans un futur proche, de s’éteindre à jamais. Mais, se croyant plus intelligent que tous, il a trouvé un stratagème : frapper constamment sur Jean-Luc Mélenchon pour que les médias parlent de lui. Et cette stratégie est en train de porter ses fruits.
En effet, en juin dernier, Manuel Valls s’est durement attaqué au chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de nouer des compromis avec l’« Islam et l’Islamisme ». Il ira plus loin accusant Jean-Luc Mélenchon de tenir un discours « violent », de se livrer à des « amalgames » et de se lancer à des « accusations ».
Et ce n’est pas fini. Plus récemment, ce 22 septembre, BFMTV lui accorde une occasion en or de s’exprimer enfin devant des millions de Français, chose qu’il n’avait pas pu faire depuis la défaite du PS. Il faut reconnaître qu’à part RTL et quelques petits médias français, personne ne s’intéressait vraiment à ce Sieur qui, selon beaucoup d’analystes politiques, n’avait plus d’avenir politique. Ni à gauche, ni à droite.
Sur BFMTV, la charge contre Mélenchon est encore plus virulente. Il accuse le chef de file de la France Insoumise d’être « un adversaire politique dangereux pour la République ». Il ira même jusqu’à qualifier Mélenchon de « factieux ». La stratégie a été de semer une polémique et de faire parler de lui dans les médias et sur les réseaux sociaux. Objectif atteint. Le lendemain, Alexis Corbière, porte-parole de la France Insoumise, lui répond en le traitant de « gugusse » et Valls devient Trending topic sur Twitter pendant plusieurs heures.
S’étant rendu compte que la stratégie marchait à merveille, Manuel Valls, passé de premier ministre de la France à un simple député en si peu de temps, ne compte plus mettre fin à ses attaques contre Mélenchon. Ce jeudi, à l’Assemblée Nationale, il a récidivé en accusant la France Insoumise de nouer des liens avec « les indigènes de la République et avec tous ceux qui, dans les quartiers, représentent un vrai danger ».
Là également, la France Insoumise tombe dans le piège en lui répondant. En effet, ce vendredi, Alexis Corbière, a fustigé le discours l’ex premier ministre qui, selon lui, s’apparente à celui du Front National. « Vous parlez comme le Front National quand il s’agit de nous taper dessus, monsieur Valls ! », lui a lancé le porte-parole de la France Insoumise.
Je pense qu’il est vraiment temps que la France Insoumise arrête de donner à ce monsieur Valls du grain à moudre en cessant tout simplement de répondre à ses attaques virulentes. Vous me direz que nous sommes dans une démocratie et que le débat politique doit se poser.
Je suis entièrement d’accord mais j’estime qu’avec monsieur Valls (monsieur 49.3), il n’y a aucun débat politique qui tient. Boudé par La République En Marche et rejeté par le PS, Valls, le paria politique, ne peut plus se pencher sur la France Insoumise pour assurer sa survie politique. Jetez-le dans les oubliettes pendant quelque temps et je vous assure qu’on ne parlera plus jamais de lui.
Edito signé : Cheikh Tidiane DIENG
Rédacteur en chef et fondateur du site d’information www.lecourrier-du-soir.com
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