Tabarnia, un petit canton situé en plein cœur de la Catalogne, réclame son indépendance (de la Catalogne) pour rester dans l’Espagne
Il ne manquait plus que ça. Au moment où une bonne partie de la Catalogne hausse le ton pour exiger un référendum d’auto-détermination, un petit canton de la Catalogne crée la surprise. En effet, le canton de Tabarnia situé en plein cœur de la Catalogne demande à son tour un référendum pour quitter la communauté autonome (la Catalogne) afin de rester dans l’Espagne en cas d’indépendance.
Tout est en effet parti d’une pétition lancée par Fernando Almansa. A peine lancée, la pétition a déjà obtenu plus de 54 000 signatures. Dans sa pétition, il explique les raisons de sa démarche. « Tabarnia est une région historique qui englobe ce qu’on appelle aujourd’hui géographiquement Tarragona et Barcelone. Dans le passé, on l’appelait le compté de Barcelone », explique-t-il.
Et d’ajouter: « actuellement, c’est une région qui se différentie de plusieurs aspects au reste de la communauté autonome à laquelle elle appartient. Politiquement, elle se positionne comme constitutionnaliste et favorable à rester dans l’Espagne sans condition ».
« Nous croyons fermement que l’indépendance n’intéresse pas nos entreprises »
Dans la pétition, Fernando Almansa dénonce la non représentativité de Tabarnia au Parlement catalan. « Nous avons un déficit fiscal négatif avec la Catalogne, notre vote vaut 3 ou 4 fois moins que celui de Gérone y Lleida et nous croyons fermement que l’indépendance n’intéresse pas nos entreprises. C’est mauvais pour le tourisme et la cohabitation », déplore-t-il.
Fernando Almanso réclame le droit de vote. « Nous réclamons le droit de décider si nous voulons former ou pas une nouvelle communauté espagnole qui nous isolera de la menace indépendantiste. (…) Nous réclamons au congrès des députés le droit de décider d’être une nouvelle communauté autonome à l’intérieur de l’Espagne et indépendante de la Catalogne ».
« Carla Arrufat ne mâche pas ses mots »
La pétition a obtenu un succès fulgurant. Au-delà du fort taux de signatures, elle a attiré l’attention des plus grands médias espagnols. D’après El Mundo, le mouvement qui réclame son indépendance de la Catalogne est né d’une plateforme connue sous le nom de Barcelona is not Catalonia (Barcelone n’est pas la Catalogne).
Dans une interview accordée au média elmagacin, Carla Arrufat, présidente de la plateforme, n’a pas mâché ses mots. « Je préfère une Barcelone en dehors de la Catalogne à une Barcelone en dehors de l’Espagne », souligne-t-elle. Carla martèle que les fondateurs du mouvement ne refusent pas d’être catalans, mais estime qu’on ne leur donne pas un autre choix que celui de se séparer de la Catalogne.
Pour lire l’interview intégrale de Carla, cliquez ici: Carla Arrufat