Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de la Littérature, a accordé une interview exclusive au Journal Du Dimanche (JDD). L’homme de Lettres s’est prononcé sur la situation des migrants en France. Sur cette question précise, l’écrivain avoue ne pas être opposant à Emmanuel Macron, mais se dit « scandalisé » par sa politique migratoire
Parlant de l’immigration en France, Le Clézio dira : « je ne suis pas opposant à Emmanuel Macron et j’ai été choqué par la couverture de L’Obs le représentant derrière des fils barbelés. Je voulais exprimer mon opinion sur la question des migrants, sans être un porte-parole. Je reste scandalisé par la manière dont sont appliquées les directives du ministère de l’Intérieur. »
Dans les colonnes du JDD, Jean-Marie Gustave Le Clézio dénonce les mauvais traitements auxquels les migrants ont droit en France. « Il (le ministre de l’Intérieur, ndlr) préconise de la fermeté, mais sur le terrain, on est au-delà de cette fermeté. On continue à infliger de mauvais traitements à des gens sans défense. Fermer ou ouvrir les frontières reste une question, mais une fois que les gens sont en France, il est inacceptable de mal les traiter », estime-t-il.
« Améliorez-vous, monsieur Macron »
Le prix Nobel de la Littérature ne mâche pas ses mots. Il dit ouvertement être favorable à l’ouverture des frontières. « Je suis en faveur de l’ouverture des frontières. Suis-je trop réaliste ? Partout dans le monde, nous nous laissons trop dominer par la peur. Il faut rappeler que Barack Obama n’a pas été un président angélique. C’est sous son règne qu’il y a eu plus d’expulsions d’immigrés clandestins », rappelle-t-il.
L’écrivain félicite Macron d’avoir fait perdre Marine Le Pen, mais appelle le président français à ne pas oublier les défavorisés. « Je suis reconnaissant à Emmanuel Macron de nous avoir débarrassé, à la présidentielle, de Marine Le Pen, mais il devrait davantage tenir compte des défavorisés. Je ne suis pas déçu par Emmanuel Macron, dans son rôle de président, mais il reste beaucoup à corriger. Améliorez-vous, monsieur Macron » lance-t-il.