Benoit Hamon, candidat malheureux du Parti Socialiste (PS) à la présidentielle 2017, a accordé une interview à « Libération ». L’ex candidat du PS qui dirige aujourd’hui « Génération-s » a fait le bilan de sa campagne. Il s’est également prononcé sur l’avenir de la Gauche en France.
Dans l’interview accordée à Libération, Benoit Hamon regrette que la France insoumise, parti dirigé par Jean-Luc Mélenchon, n’ait pas voulu rassembler la gauche. « (…) à l’issue de la présidentielle, il y avait une personne qui se trouvait en situation de rassembler la gauche, qui, par le suffrage universel, avait la légitimité et l’autorité pour le faire », explique-t-il.
« C’était Jean-Luc Mélenchon. Mais, il a décliné cette responsabilité »
Et d’ajouter : « c’était Jean-Luc Mélenchon. Mais, il a décliné cette responsabilité. Il me semble que parmi les dirigeants de son mouvement, ils sont une majorité à penser que la conquête du pouvoir ne passera pas par le rassemblement de la gauche mais par une stratégie populiste. Je respecte ce choix ».
Hamon se targue d’être, avec Mélenchon, la personnalité la plus populaire à gauche. « Cette responsabilité du rassemblement, j’entends l’assumer. Parce que j’ai été candidat à la présidentielle et que je reste, alternativement avec Jean-Luc Mélenchon, la personnalité la plus populaire à gauche », dit-il.
« Moi, je prendrai toutes mes responsabilités »
Dans l’interview, Benoît Hamon se dit déterminé à œuvrer pour le rassemblement de la gauche. « Le candidat de la France insoumise ne croit plus au rassemblement de la gauche, et le Parti Socialiste reste empêtré dans le hollandisme. Moi, je prendrai toutes mes responsabilités », assure-t-il.
A la question de savoir si un PS en miettes est bon pour lui, il rétorque : « non ! Mais, les socialistes continuent d’entretenir l’idée que si la social-démocratie a échoué sous Hollande, c’est à cause des frondeurs. Or, partout en Europe, la social-démocratie s’effondre pour s’être diluée dans le libéralisme. (…) Au PS, l’influence de l’ancien président empêche de faire un bilan des errements du dernier quinquennat ».
« Un seul et même agenda, un seul et même patron »
Parlant d’Emmanuel Macron, l’ex candidat du PS à la présidentielle de 2017 n’y va pas de main morte. « Sa force tient en premier lieu à l’hégémonéité de la base sociale qui le soutient. Il a réussi la fusion de la bourgeoisie de droite et de la bourgeoisie de gauche. Auparavant, il y avait une connivence entre élites d’Etat et élites privées. Aujourd’hui, elles ont fusionné : un seul et même agenda, un seul et même patron », déplore-t-il.
Et de poursuivre : « Macron a légitimé et mis en œuvre la sécession des riches. L’intérêt général s’est évanoui. En un an, le Président a mis une série de directs dans l’estomac de ces électeurs qui avaient voté pour lui pour faire barrage au Front National, au nom des valeurs qu’il pensait communes : avec l’intégration de l’état d’urgence dans le droit commun, le projet de loi asile et immigration et une politique de la force systématique face aux conflits sociaux ».
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