L’opposition brandit la menace d’une motion de censure qui sera débattue à l’Assemblée Nationale ce mardi à 15H00. L’objectif : sanctionner Emmanuel Macron et son gouvernement dans l’Affaire Benalla
L’opposition brandit son ultime arme pour faire tomber Emmanuel Macron. Face à la tourmente Benalla qui agite la classe politique française et fragilise le gouvernement, l’opposition, très remontée contre l’attitude d’Emmanuel Macron, compte aller jusqu’au bout dans son bras de fer que l’oppose à l’Exécutif sur cette affaire.
Ce jeudi 26 juillet, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, a fait savoir que son parti soutiendra une motion de censure déposée par le parti Les Républicains (LR). « Le groupe La France insoumise a pris la décision de voter pour la motion de censure des Républicains », a-t-il déclaré.
« Macron est confiant que le vote ne passera pas »
Et d’ajouter : « mais, en même temps, comme vous le savez, depuis plusieurs jours, nous avions sollicité le groupe Nouvelle Gauche et le groupe GDR pour qu’ils cosignent ensemble avec nous une motion de censure commune. Et ce soir, nous avons eu la bonne nouvelle que le groupe Nouvelle Gauche (les Socialistes) étaient d’accord pour re-signer une motion de censure ».
En déplacement à Madrid ce jeudi 26 juillet, Emmanuel Macron s’est prononcé sur cette motion de censure. Il se dit confiant que ce vote ne passera pas. « Elle (la motion de censure, ndlr) fera l’objet d’un vote la semaine prochaine. C’est ce vote qui en donnera l’issue. Mais, la réalité des forces politiques et l’arithmétique politique à l’Assemblée nationale ne doit pas nous conduire à envisager que cette motion de censure puisse conduire à sanctionner le gouvernement d’Edouard Philippe », réagissait-il devant les journalistes.
La motion de censure est évoquée au moment où l’Affaire Benalla provoque une forte crise au sein de l’Assemblée Nationale. Ce jeudi, Guillaume Larrivé, député Les Républicains et co-rapporteur de la Commission d’Enquête de l’Assemblée Nationale, a annoncé avoir suspendu sa participation aux travaux.
« Est-ce que l’Elysée souhaite torpiller les travaux de notre commission ? »
Ce jeudi, à l’Assemblée Nationale, Guillaume Larrivé a été très dur envers les députés LREM. « (…) Je pose la question : ‘est-ce que l’Elysée souhaite torpiller les travaux de notre commission ? Je le crois, je le crains. Je pense qu’instruction a été donnée aux députés du groupe En Marche ! de bâcler la préparation d’un vrai faux rapport », dénonçait-t-il, invitant les députés LREM à « cesser de bloquer les travaux de la Commission d’Enquête ».
Une crise qui s’aggrave de plus en plus. Rappelons que l’Affaire Benalla qui a éclaté il y a une semaine a suscité une guerre intestine au sein même de l’Exécutif. Depuis plusieurs jours, plusieurs témoignages des autorités de la police et de la préfecture ont détruit la version officielle de l’Elysée selon laquelle Benalla s’était rendu à la manifestation du 1er mai après avoir obtenu une autorisation de la préfecture de police.
«On a essayé de m’atteindre, de me ‘tuer’ »
Face à cette crise politique, Alexandre Benalla lui-même est sorti de son silence. Dans une interview exclusive accordée au Monde et reprise ce jeudi par Lecourrier-du-soir.com, il estime que des forces obscures ont voulu l’atteindre et atteindre le président de la République, Emmanuel Macron.
« On a essayé de m’atteindre, de me ‘tuer’ et c’était aussi l’opportunité aussi d’atteindre le président de la République. Les faits, je les assume, je ne suis pas dans la théorie du complot, c’est la réalité », a-t-il réagi. Il n’a pas nommé les responsables de ce règlement de compte. Il évoque des « politiques et des politiciens ».