Les Etats-Unis fixent un ultimatum de 30 jours pour la fin des hostilités au Yémen, pays bombardé par l’Arabie Saoudite depuis 2015
Les Etats-Unis haussent le ton face à l’Arabie Saoudite. L’administration Trump profite en effet de la faiblesse diplomatique de l’Arabie Saoudite, dont l’image a été sérieusement écornée depuis l’assassinat de Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat saoudien d’Istanbul, pour imposer un cessez-le-feu au Yémen.
Ce mercredi 31 octobre, c’est le secrétaire à la défense, James Mattis et Mike Pompeo, actuel secrétaire d’Etat américain qui ont appelé Riyad à mettre fin aux bombardements sous un délai de 30 jours. « D’ici 30 jours, nous voulons voir tout le monde autour d’une table des négociations basée sur le cessez-le-feu, sur le retrait (des troupes, ndlr) de la frontière et la fin des bombardements », a déclaré James Mattis lors d’une rencontre à l’Institut américain de Paix à Washington.
« Les consultations doivent commencer ce novembre »
D’après Mattis, l’envoyé spécial de l’ONU, Martin Griffiths, se réunira avec les parties concernées en Suède afin de mettre fin à la guerre au Yémen. La déclaration de James Mattis intervient quelques heures après le communiqué de presse du Secrétaire d’Etat américain qui abonde dans le même sens.
« Les Etats-Unis appellent les parties concernées à aider l’envoyé spécial de l’ONU, Martin Griffiths, à trouver une solution pacifique au conflit au Yémen. Les consultations doivent commencer ce mois de novembre dans un pays tiers », a fait savoir Mike Pompeo dans son communiqué.
« Environ 13 millions de civils risquent de mourir de famine »
Pour rappel, la guerre au Yemen a commencé en 2015, date à laquelle les Houthis, groupe chiite, ont pris le pouvoir. Craignant de voir un Etat chiite sur ses frontières, l’Arabie Saoudite n’a pas hésité à déclarer la guerre à ce pays, tuant des millions de civils et transformant le Yémen en enfer.
Aujourd’hui, le Yémen est menacé de famine. D’après les organisations humanitaires, ce serait la pire famine que le monde n’ait jamais connue depuis 100 ans et qui risque de toucher entre 12 millions et 13 millions de civils. D’après The Guardian, la crise humanitaire a déjà fait plus de 10 000 morts et des millions de déplacés.