(Une analyse de Cheikh DIENG, journaliste basé à Paris)
La France Insoumise joue gros. En ce dimanche 18 novembre, la formation de Jean-Luc Mélenchon qui fait face à une guerre médiatico-judiciaire sans précédent a besoin de prouver que la résistance continue et une victoire de Farida Amrani mettra K.O l’élite et ses puissants médias très hostiles à la LFI.
« Ce 18ème député, ne croyez-pas que c’est juste une figure de style. Nous en avons besoin », a déclaré Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise ce jeudi 15 lors d’un meeting à Corbeil-Essonnes. Jean-Luc Mélenchon mesure en effet l’importance de cette élection pour son parti, d’autant que sa candidate fait face à une opposition féroce.
En effet, en face de Farida Amrani, il y a Francis Chouat, soutenu par la République En Marche et cinq autres maires de la circonscription. Dans le camp adverse, la rhétorique belliqueuse contre la France Insoumise a commencé. Francis Chouat parle déjà d’un « font démocratique contre la dictature populiste de Farida Amrani ».
Pour la LREM comme pour la LFI, l’enjeu est de taille, vu la crise que toutes les deux formations traversent en ce moment. Et il est indiscutable que la formation politique qui remporte cette élection législative aura réussi à réconforter ses sympathisants en leur offrant davantage d’espoir.
Je rappelle qu’une victoire de la France Insoumise serait doublement symbolique. Premièrement, elle brisera totalement la campagne de diabolisation qui est destinée à ce parti depuis son excellent résultat lors de la présidentielle de 2017. Un score qui fâche mais qui a permis à cette formation politique de s’ériger incontestablement comme l’unique opposition à Emmanuel Macron.
Deuxièmement, une victoire de Farida Amrani permettra à la France Insoumise de reprendre sa revanche. Je me permets de rappeler que dans cette élection législative, il s’agit de s’arracher la place de l’ex maire de l’Essonne, Manuel Valls parti finir sa carrière politique en Espagne, son pays d’origine.
En 2017, Valls avait en effet remporté la maire dans des conditions très douteuses. Je n’avance pas l’idée que la victoire de Valls était truquée. Mais, sa victoire, validée par le Conseil Constitutionnel en décembre 2017, était très loin de faire l’unanimité. La France Insoumise n’a en effet cessé de défendre l’idée qu’on lui avait volé une victoire face à un candidat du système.
Face à la guerre sans merci lancée contre la France Insoumise qui terrorise l’Exécutif (par le contenu de son programme et par sa forte mobilisation), une défaite de Farida Amrani sera un coup dur pour ce parti. N’exagérons rien ! Il ne s’agit évidemment pas d’une élection présidentielle. Toutefois, le contexte, nous le connaissons tous.
Cette élection entre dans le cadre d’une guerre contre la France Insoumise qualifiée injustement de « populiste ». Une guerre que la LFI doit, à tout prix, gagner par les urnes. « On gagne ou on perd », dit-on souvent. A mon avis, les militants de la France Insoumise devraient scander ce dimanche : « on gagne ou on gagne ! »