L’administration Trump a procédé ce 2 septembre aux sanctions contre la CPI (Cour Pénale Internationale) pour avoir menacé d’ouvrir une enquête contre les Etats-Unis pour crimes de guerre en Afghanistan
Après l’Organisation Mondiale de la Santé, les Etats-Unis s’attaquent à la CPI (Cour Pénale Internationale). Concernant l’OMS, l’administration a décidé de se retirer de cette organisation internationale l’accusant d’avoir dissimulé des informations cruciales sur le Coronavirus. Concernant la CPI, l’accusation est tout autre.
En effet, pour comprendre le litige qui oppose le gouvernement américain à la Cour Pénale Internationale, il faudra retourner à la date du 11 juin, date à laquelle Donald Trump avait émis un décret présidentiel pour sanctionner l’institution internationale qui a décidé de mener une investigation contre les USA pour crimes de guerre en Afghanistan.
« Les actions de la CPI menacent la sécurité nationale des Etats-Unis »
Dans ce décret en question, on pouvait lire : « ces actions menées par la CPI, en retour, menacent d’empiéter sur la souveraineté des Etats-Unis et d’empêcher le travail des Etats-Unis et de ses alliés en matière de politique étrangère et de sécurité intérieure. En conséquence, elles menacent la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis ».
Et d’ajouter : « les Etats-Unis ne sont pas membres du Traité de Rome et n’ont jamais accepté aucune compétence de la CPI sur son personnel et a constamment rejeté toute compétence de la Cour Pénale International sur son personnel ». Les sanctions sont entrées en vigueur ce 2 septembre.
« Fatou Bensouda et Phasiko Mochochoko personnellement visés »
Dans la presse, on apprend que deux personnalités de la Cour Pénale Internationale sont visées : Fatou Bensouda (procureur de la CPI) et Phakiso Mochochoko, chef de la juridiction de la CPI. D’après le média américain NPR, tout bien appartenant à ses deux personnalités aux Etats-Unis ont été gelés.
Et ce n’est pas tout. Dans une conférence de presse, Mike Pompeo, secrétaire d’Etat américain, est allé plus loin, menaçant toute personne ou entité soutenant la CPI de subir les mêmes sanctions. « Tout individu et toute entité qui continue de soutenir matériellement ces individus (Fatou Bensouda et Phakiso Mochochoko) pourraient être exposées à des sanctions », prévient-il.
« Les Etats-Unis traitent la CPi d’ ‘outil politique' »
Il convient de rappeler qu’il n’y a pas que les enquêtes menées par la CPI contre les Etats-Unis qui dérangent Washington. Les enquêtes ouvertes contre l’Etat d’Israël n’ont jamais été du goût de l’administration Trump qui, ces derniers mois, a plusieurs fois menacé l’institution.
Ainsi, dans un communiqué du Département d’Etat daté du 15 mars, on pouvait lire : « une cour qui tente d’exercer son pouvoir en dehors de sa compétence est un outil politique qui se moque de la loi et de procédures légales. Les Etats-Unis réitèrent leur objection de longue date à toute enquête illégitime de la CPI. Si la CPI continue sur ce chemin, il y aura des conséquences ».