« L’Affaire Benalla a existé parce que les médias ont voulu qu’elle existe »
Pendant plus d’une semaine, nous avons vécu une véritable frénésie médiatique avec l’Affaire Benalla. Les médias de masse n’ont pas lésiné sur les moyens pour attirer, avec une rare violence, notre attention sur un fait divers devenu une Affaire d’Etat et qui a secoué toute la classe politique française.
L’Affaire Benalla, révélée par le tout-puissant journal Le Monde, a été une véritable démonstration de force des médias de masse qui, une nouvelle fois, nous ont bien fait comprendre qu’ils contrôlaient nos émotions, notre libre arbitre et qu’ils avaient tous les moyens de nous agiter, nous exciter, nous émouvoir, nous courroucer pour enfin nous dompter comme des moutons.
Qui d’entre nous est passé à côté de ce simple fait divers devenu, du jour au lendemain, une véritable Affaire d’Etat ? Il est évident que, sans cet acharnement médiatique qui a eu lieu autour de l’Affaire Benalla, très peu de personnes s’y seraient intéressées. Nous nous sommes agités, excités car les médias l’ont voulu ainsi.
Pendant plus d’une semaine, les médias maintream français (Le Monde, BFMTV, RTL, Libération, Le Figaro, France Info, Médiapart…) ont fait de ce fait divers un véritable fonds de commerce. Ce qui est hallucinant dans tout cela est que, pour la première fois depuis l’élection de Macron, ces mêmes médias qui avaient porté le président à la tête de la France, se sont retournés contre l’Exécutif. Macron, jusqu’ici leur chouchou, a certainement franchi une ligne rouge pour mériter un tel châtiment. Mais cela, nous le saurons dans les mois, voire les années qui viennent.
L’agitation s’estompe brusquement. J’ai pu remarquer que le matraquage médiatique que nous avons subi pendant plus d’une semaine semble tout d’un coup connaître son épilogue. Pourtant, pendant plus d’une semaine, les médias, en faisant passer ce fait divers en « UNE », ont réussi à nous faire oublier tout le reste. La Coupe du Monde remportée par les Bleus, les vacances d’été qui auraient dû occuper la « UNE » des médias en cette période de l’année… ont très vite été reléguées au second plan.
Nous avons tous été poussés à une agitation et une excitation stériles, voire totalement débiles pour nous faire détester ce que beaucoup d’entre nous aimaient pourtant il y a moins d’un an : l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement démocratiquement élu qui vient de commettre l’une des plus grosses erreurs de son premier quinquennat et qui a été fortement fragilisé par une série de contradictions et de mensonges au plus haut sommet de l’Etat.
L’Affaire Benalla méritait-elle qu’on lui accorde autant d’importance dans un pays où le taux de chômage ne cesse de grimper et où la question de l’immigration illégale préoccupe une bonne partie de la population ? Admettons une chose : l’Affaire Benalla a existé parce que tout simplement les médias ont voulu qu’elle existe.
Et comme par hasard, tout est rentré dans l’ordre. En effet, après nous avoir poussés à une agitation complètement débile et insensée, après avoir joué sur nos sentiments et après avoir réussi à faire de nous des piteux juges ayant jugé sans connaître les tenants et les aboutissants d’une affaire complexe qui n’était rien d’autre qu’un règlement de compte entre personnalités politiques et policières au plus haut sommet de l’Etat, voilà que s’installe, comme par hasard, une accalmie sans précédent.
Aujourd’hui, ces mêmes médias, qui nous avaient soumis à un matraquage médiatique extrêmement violent, nous ont poussés, à notre corps défendant, à ne plus nous intéresser à cette affaire. Ils ont calmé nos ardeurs en éliminant de leur « UNE » un scandale d’Etat, certes très grave, mais qui, à mon avis, n’a jamais mérité une telle médiatisation.
Plus d’une semaine après, les médias ont réussi à dompter les masses en leur faisant croire que la tempête est passée. Une preuve de plus que notre agitation et notre excitation démesurées face à cette affaire, trop largement commentée sur les réseaux sociaux, étaient totalement artificielles. Nous nous sommes excités parce que les médias l’ont voulu et maintenant, nous sommes devenus aussi calmes que des moutons parce qu’ils le veulent.
En effet, ils nous ont toujours considérés comme des moutons facilement manipulables. Ils ont pris le contrôle total sur nos émotions, notre libre arbitre. Ce qui est triste est que nous ne sommes plus capables de nous faire une opinion personnelle sur une affaire sans eux.
Les médias doivent bien se marrer car pendant plus d’une semaine, ils ont bien réussi à se foutre de notre gueule, nous les moutons.
Edito signé : Cheikh DIENG, rédacteur en chef et fondateur du site d’information : www.lecourrier-du-soir.com
Email : cheikhdieng05@gmail.com