Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, a été épinglé par une enquête de Canard Enchaîné qui l’accuse d’avoir favorisé sa compagne dans une affaire datant de 2011. Dans le gouvernement Macron, on tente à tout prix de minimiser la situation au moment où le Front National appelle à la démission du ministre
Le gouvernement d’Emmanuel Macron vient d’être frappé de plein fouet par une grave révélation du Canard Enchaîné. Après largement contribué à la défaite de François Fillon pendant la présidentielle, le journal satirique vient de s’attaquer à un proche de Macron : Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires.
Le proche du président Macron est en effet accusé d’avoir favorisé son épouse dans une affaire datant de 2011. A cette date, Richard Ferrand était le directeur général des Mutuelles de Bretagne, un organisme à but non lucratif. La Mutuelle était à la recherche d’un local destiné à un centre de soins à Brest. Une société civile immobilière est alors choisie pour un loyer annuel de 42 000 euros.
« Dénonciations calomnieuses »
Mais, un petit souci vient compliquer les choses : cette société n’existe pas encore légalement et n’est pas propriétaire des surfaces qu’elle loue. Sa future garante, nous apprend Sud Ouest, n’est autre que Sandrine Doucen, l’épouse de Richard Ferrand. La société ne sera enregistrée qu’au mois suivant au tribunal de Commerce et les locaux ne seront achetés qu’en juillet par l’épouse de Ferrand.
D’après le Canard Enchaîné, l’épouse du Ferrand obtient alors un prêt du Crédit Agricole de 402 000 euros, soit 100% du prix d’achat ainsi que les frais de notaire. Le Canard Enchaîné dénonce ainsi un « traitement réservé aux acquéreurs qui disposent d’un locataire dont les revenus sont garantis ». L’hebdomadaire ajoute que les locaux seront entièrement rénovés, et sans contrepartie, aux frais des Mutuelles pour un montant de 184 000 euros.
L’affaire est grave et le ministre est sommé de s’expliquer. Dans un communiqué cité par Francetvinfo, le ministère de la Cohésion des territoires, parle de « dénonciations calomnieuses » et estime que Richard Ferrand n’a rien à se reprocher. Dans le gouvernement de Macron, l’on tente de gérer la situation.
« Une chose est sûre, il n’y a rien d’illégal »
« Une chose est sûre, il n’y a rien d’illégal, il n’y a rien qui ne serait pas moral », certifie Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement. « Ça tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion. Je ne veux pas être la langue de bois sur ce sujet », ajoute-t-il au micron d’Europe 1.
A Matignon, on ne nie pas l’opération, mais on indique qu’elle a été « réalisée en totale transparence ». Mais, du côté de l’opposition, des voix appellent déjà à la démission de Richard Ferrand. C’est le cas de Marine Le Pen. « Je mets un trait d’égalité absolument total entre l’affaire Fillon et l’affaire Ferrand », dit-elle, avant d’appeler à la démission du ministre