Le président angolais, José Eduardo Dos Santos, a annoncé ce vendredi 03 janvier 2017 qu’il ne briguera pas un prochain mandat présidentiel. Il quitte le pouvoir après avoir dirigé son pays pendant 38 ans
Après 38 ans au pouvoir, il tire sa révérence. Le président angolais, José Eduardo Dos Santos, l’un des présidents africains ayant le plus servi au pouvoir, a annoncé ce vendredi qu’il ne briguera pas un prochain mandat présidentiel. Le président angolais ouvre ainsi la voie à une démocratisation du pays lusophone, ex colonie portugaise.
D’après l’agence de presse portugaise Lusa, citée par le New York Times, José Eduardo Dos Santos a fait l’annonce durant une allocution adressée à son parti Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola (MPLA). La nouvelle a été largement commentée dans la presse locale ces 24 heures.
« Je suis prêt à assumer ce défi »
Des rumeurs font état que José Eduardo Dos Santos avait déjà annoncé qu’il abandonnerait la vie politique en 2018. D’après le journal d’investigation Maka Angola cité par le New York Times, Dos Santos quitterait à peine le pouvoir car son nom est placé en troisième position sur la liste des députés du parti.
Pour le moment, aucune information sur son successeur. Toutefois, la presse évoque le nom de Joao Lourençou, actuel ministre de la défense du pays. Ce dernier s’est dit prêt à relever le défi. « Je suis prêt à assumer ce défi », a déclaré le ministre de la défense. Il estime que les défis passent par la consolidation de la démocratie et le renforcement de l’économie.
« Il devient Ministre des Affaires étrangères en 1975 »
José Eduardo Dos Santos, fils de maçon, est le deuxième président qu’a connu l’Angola. En 1961, il rejoint, en tant qu’adolescent, la guérilla MPLA dans la lutte pour l’indépendance du pays. Il a été plus tard envoyé en Union Soviétique (actuelle Russie) pour y suivre une formation d’ingénieur et de télécommunications.
A son retour en Angola en 1970, il négocie avec des membres du MPLA pour éviter un éclatement du mouvement et en guise de récompense, il a été promu au poste de président du comité central du parti. En 1975, l’Angola obtient son indépendance du Portugal et il devient Ministre des Affaires étrangères dans un régime à parti unique.
« Il nomme sa famille à des postes plus que juteux »
En 1979, à la suite de la mort de l’ex président Agostinho Neto, il a été nommé, à la surprise générale, Président du pays. Depuis, il gère un pays très riche en pétrole, mais profondément marqué par la pauvreté et la corruption. Sur la liste des 176 pays les plus corrompus au monde dressée par Transparency International, l’Angola est placé 146ème.
José Eduardo Dos Santos quittera ainsi le pouvoir après avoir nommé des membres de sa famille à des postes juteux. En Juin dernier, il a nommé sa fille, Isabel, au poste de directrice de la compagnie pétrolière, Sonangol. Isabel Dos Santos serait d’ailleurs la femme la plus riche d’Afrique. le fils de Dos Santos, José Filomeno, dirige le fonds public d’investissement du pays avec un capital estimé à 5 milliards de dollars.