Anne Hidalgo, actuelle Maire de Paris, a accordé une interview exclusive au JDD (Journal du Dimanche) ce dimanche 27 août 2017. De nombreux sujets y ont été abordés
Anne Hidalgo, actuelle maire de Paris, a accordé une interview exclusive au JDD publiée ce dimanche. La Maire de Paris a passé en revue plusieurs sujets politiques d’actualité, y compris la crise qui mine le Parti Socialiste (PS) et le début du quinquennat d’Emmanuel Macron en tant que président de la France.
Sur le quinquennat de Macron, elle souhaite que l’on accorde du temps au nouveau président pour dérouler sa politique. « Après un bouleversement assez spectaculaire du monde politique, laissons le temps au président Emmanuel Macron. Il est trop tôt pour tirer des bilans et des analyses. Regardons ce qui vient », suggère-t-elle.
« Je suis une sociale-démocrate convaincue »
A la question de savoir si elle n’est pas déçue comme beaucoup de Français (le sont déjà), elle répond : « je suis une sociale-démocrate convaincue. Je pense que nos modèles politiques devraient être plus matures. On met trop d’espoir dans ce qu’un dirigeant politique seul peut changer. Cette illusion ne peut être que déçue. Notre système manque d’humilité. La modernité de ce point de vue est dans un pouvoir qui travaille davantage avec le Parlement, pas dans la vision d’un homme providentiel. Il faudra un jour faire évoluer la Vème République pour aller vers un régime plus parlementaire ».
La réforme du code du Travail a également été abordée dans l’entretien. La Maire de Paris estime que les « ordonnances ne sont pas une méthode moderne de gouvernance ». « La social-démocratie suppose de reconnaître la place des corps intermédiaires et de respecter le dialogue social. Dans une République mature, il faut que le Parlement joue un rôle, ainsi que les partenaires sociaux et la société civile », soutient-elle.
« En France, notre modèle est bien moins protecteur »
Au JDD, Anne Hidalgo explique qu’elle n’était déjà pas d’accord avec la loi El Khomri. « Si réformer le code du Travail n’est pas un tabou pour moi, je pense que nos sociétés ont besoin d’équilibre. C’est pour cela que je suis attachée au modèle social-démocrate », lance-t-elle.
L’ex conseillère régionale d’Ile-de-France en a profité pour louer le modèle social danois qui, selon elle, « permet de la flexibilité dans les licenciements, mais en contrepartie, le niveau de l’indemnisation du chômage est très haut ». « En France, notre modèle est bien moins protecteur », déplore-t-elle.
« Non, je n’envisage pas d’adhérer à En Marche »
A la question de savoir si elle appartient à la majorité d’Emmanuel Macron, sa réponse est sans ambages. « Non, je n’envisage pas d’adhérer à En Marche. Je suis une femme libre, rationnelle et pragmatique. Ma conviction, c’est qu’il y a un autre chemin possible que la dérégulation. Nous avons besoin de reconstruire dans notre pays une force politique de gauche qui soit sociale-démocrate, européenne et écologiste ».
Dans l’interview, la crise au PS a aussi été abordée. A la question de savoir si le Parti Socialiste est mort, Anne Hidalgo rétorque : « aux lendemains d’une défaite violente, il y a des blessures. Il faut que tout cela cicatrise. L’enjeu, quand on touche le fond, c’est de savoir mettre un coup de talon pour rebondir ». La Maire de Paris dit vouloir un « PS plus écolo et réellement social-démocrate ».
Pour lire l’interview dans son intégralité, cliquez ici : JDD