L’élection présidentielle au Kenya a été annulée ce vendredi par quatre juges de la Cour Suprême qui ont fait savoir que l’élection présidentielle n’a pas été menée en accord avec la Constitution. Raila Odinga, le chef de file de l’opposition, parle d’un « moment historique » pour l’Afrique
Un fait sans précédent sur le continent africain. Au Kenya, la Cour Suprême vient d’annuler l’élection présidentielle. La décision a été prise par quatre juges de la Cour qui ont ainsi répondu à une pétition lancée par l’opposant Raila Odinga d’annuler ces élections qui ont été entachées de violence et d’irrégularités.
« L’élection présidentielle n’a pas été menée en accord avec la Constitution. Les résultats sont nuls et non avenant », a déclaré le juge David Maraga. Et d’ajouter : « une élection n’est pas un événement, mais un processus. Après avoir pris en compte la totalité des preuves, nous sommes satisfaits d’annoncer que ces élections n’ont pas été menées selon la Constitution. Le président Uhurru Kenyatta n’a pas été validement élu ce 8 août ».
« Des nouvelles élections seront organisées sous 60 jours »
D’après le média kényan Standardmedia.co.ke, des nouvelles élections seront organisées sous 60 jours. Dans la presse kényane, on nous apprend que cette décision est une réponse à la pétition de Raila Odinga et de son colistier Stephen Kalonzo lancée ce 18 août 2017 pour contester la validé des résultats.
L’opposant Odinga avait justifié sa décision par les facteurs suivants :
- Le président de la commission électorale kényane (IEBC, en anglais) avait annoncé le résultat des élections sans tenir compte d’éléments importants
- L’Election n’a pas été menée en accord avec la Constitution
- Le président Uhuru Kenyatta a violé un article de la Constitution en menaçant des fonctionnaires d’Etat et les secrétaires de cabinet pour qu’ils votent pour lui
« C’est une décision sans précédent et un moment historique »
La décision de la justice a suscité de nombreuses réactions ce vendredi. Le principal opposant Raila Odinga parle d’un « moment historique ». « Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie africaine, une décision a été prise par un Tribunal pour annuler une élection irrégulière d’un président », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « c’est une décision sans précédent et un moment historique. J’aimerais profiter de cette opportunité pour remercier les juges de la Cour Suprême pour avoir posé un acte qui restera à jamais gravé dans la mémoire des Kényans. Je voudrais remercier nos avocats, l’équipe d’avocats qui, en plein milieu de la nuit, ont travaillé dure sur ce dossier ».
Pendant ce temps, l’avocat d’Uhuru Kenya ne cache pas sa déception. Il a qualifié la décision des juges de « politique » insistant sur le fait qu’elle ne reflète pas la volonté des Kenyans qui ont voté pour le président.