Une conversation tenue par les autorités saoudiennes et interceptée par les Etats-Unis accablent l’Arabie Saoudite dans la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi
Toutes les pistes mènent vers l’Arabie Saoudite. Moins d’une semaine après l’annonce de la disparition de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien, toutes les pistes laissent penser qu’il a été tué par l’Arabie Saoudite. Les autorités turques qui mènent une enquête sur cette affaire ont fait savoir que Khashoggi a été tué dans le consulat saoudien à Istanbul. Des accusations formellement rejetées par l’Arabie Saoudite.
Ce jeudi, l’affaire prend une nouvelle tournure. En effet, aux Etats-Unis, la presse américaine indique que les services de renseignement américains avaient intercepté une conversation tenue par de hauts responsables saoudiens dont le prince héritier Mohamed Ben Salman. Dans cette conversation, il était question de tendre un piège à Jamal Khashoggi pour le capturer.
« L’Arabie Saoudite dénonce un coup monté »
D’après Washington Post, journal américain où travaillait Jamal, l’ordre de capturer le journaliste saoudien vient du prince héritier lui-même. En Arabie Saoudite, cette version est catégoriquement réfutée. En effet, dans la presse saoudienne, on parle d’un coup monté contre le royaume.
Cette version d’un complot contre le gouvernement saoudien est celle défendue par Walid Bukhari, chargé d’Affaires auprès du consulat saoudien de Beyrouth (Liban). Selon le diplomate, « l’affaire Khashoggi est une conspiration et un complot rigoureusement conçus par ternir l’image de l’Arabie Saoudite ».
« Ce n’est pas possible pour nous de rester silencieux »
En Turquie où la disparition du journaliste s’est produite le 3 octobre, les enquêtes sont en cours pour retrouver le corps de Jamal Khashoggi. « Nous menons une enquête sur cette affaire en prenant en compte toutes les dimensions. C’est un incident qui s’est produit dans notre pays. Ce n’est pas possible pour nous de rester silencieux parce que ce n’est pas un incident ordinaire », a fait savoir le président Turc, Recep Tayyip Erdogan.
L’enquête pourrait être bouclée d’ici très peu de temps car ce jeudi le média turc Hurriyet a révélé l’existence d’une montre Apple de couleur noire que Jamal Khashoggi portait en entrant dans le consulat saoudien d’Istanbul. Cette montre, d’après Hurriyet, était connectée à un téléphone portable que le journaliste avait abandonné en dehors du bâtiment.