Les autorités russes ont réagi à la suite de l’assassinat d’Andrei Karlov survenu ce lundi 19 décembre 2016 en Turquie. Vladimir Poutine parle de provocation, la Turquie accuse l’assassin d’être un membre du FETÖ, organisation dirigée par Fethullah Gül, l’ennemi numéro 1 de Tayyip Erdogan
Moins de 24 heures après l’assassinat d’Andrei Karlov, ambassadeur russe tué ce lundi dans une gallérie d’Ankara dans la capitale turque, les réactions sont nombreuses. Pour Vladimir Poutine, président de la Russie, cet assassinat est une provocation. Poutine parle d’une volonté de perturber le processus de paix en Syrie.
Ce mardi matin, lors d’une réunion avec plusieurs hautes autorités de son gouvernement, Vladimir Poutine a appelé à une intensification de la lutte contre le terrorisme. « Il ne peut y avoir qu’une seule réponse : intensifier notre lutte contre le terrorisme », a-t-il martelé devant les médias russes.
« L’assassin est-il partisan du FETÖ, organisation proche de Fethullah Gül ? »
L’affaire risque de prendre une nouvelle tournure, surtout dans un contexte politique très complexe marqué par l’implication de la Russie dans la guerre en Syrie. En effet, d’après le ministère russe des Affaires étrangères, l’assassin de l’ambassadeur russe était en contact avec l’opposition syrienne basée en Turquie.
Mais, du côté de la Russie, l’on affirme que le tueur, identifié en tant que Mevlüt Mert Altintas et âgé de 22 ans, serait un partisan de Fethullah Gül, l’ennemi public numéro 1 d’Erdogan accusé d’avoir voulu organiser un coup d’Etat militaire en Juillet. D’après un document saisi par les autorités turques, l’assassin en question avait pris deux jours de congé annuel entre le 16 juillet et le 18 juillet, juste après le coup d’Etat raté du 15 juillet contre Erdogan.
« Un haut gradé de la police turque impliqué dans cette affaire »
L’adresse de domicile figurant dans le document correspond également à celle d’Abdoullah Bozkurt, un haut responsable Guleniste qui vit en ce moment aux Etats-Unis. Il a été un ex correspondant du journal turc, Zaman qui a été fermé sur ordre du gouvernement turc. Zaman a en effet toujours été considéré comme le porte-parole de Fethullah Gül en Turquie.
Une troisième personne impliquée dans cette affaire est un haut gradé de la police turque. Il s’agit en effet de Kahraman Sezer qui avait lui-même signé le document qui a été saisi par les autorités. Kahraman est actuellement en prison. Il a été licencié de la police à la suite du putsch militaire raté de ce 15 juillet 2016. Les enquêteurs ont découvert plus tard qu’il était un membre du FETÖ, organisation dirigée par Fethullah Gül.