24 heures après l’attaque d’un policier à Notre-Dame de Paris ce mardi 6 juin 2017, le profil de l’assaillant surprend plus d’un. Il s’agit en effet d’un étudiant algérien de 40 ans inscrit en thèse à l’université de Lorraine mais avait déménagé dans le Val-d’Oise pour rejoindre son directeur de thèse qui a été affecté en région parisienne. Farid Ikken avait écrit pour le site Rue89
Le radicalisme islamiste a-t-il conquis les milieux universitaires ? Quelques heures après l’attaque contre un policier à Notre-Dame de Paris, le profil de l’agresseur surprend les enquêteurs. En effet, l’homme dont l’identité a été révélée ce mercredi par les enquêteurs répond au nom de Farid Ikken. Le plus surprenant dans tout cela est qu’il est étudiant en thèse à l’université de Lorraine depuis 2014.
Farid Ikken, âgé de 40 ans, est connu pour être un journaliste engagé. Ce mercredi, le média Rue89 a d’ailleurs révélé qu’il a effectué un stage dans sa rédaction. Rue89 ajoute que Farid Ikken a collaboré deux fois avec sa rédaction en septembre 2013 et en avril 2014. L’homme est également connu pour être le fondateur d’un site internet consacré à l’actualité dans la ville de Béjaia.
Le profil de journaliste engagé de Farid Ikken ne fait plus aucun doute et les articles publiés sur Rue89 le confirment. Dans son premier article publié par Rue89 et datant du 24 septembre 2013, Farid y dénonçait la corruption qui gangrène le secteur médical algérien. Le titre de l’article est révélateur : « En, Algérie, « si tu as le cancer et pas de relations, tu meurs ».
« La piste d’une radicalisée de plus en plus privilégiée »
Alors, qu’est-ce qui a poussé Farid Ikken à se radicaliser ? C’est la piste très complexe que les enquêteurs cherchent à exploiter en ce moment. Interrogés par le média algérien Tsa-Algérie, ses proches parlent d’un homme « très sensible à la situation syrienne ». « Il était contre Daesh. Il m’a même dit que son chef Al-Baghdadi était une création de l’Occident. Il ne croyait pas du tout à Daesh mais il était très sensible à la situation en Syrie », rapporte son neveu Sofiane, avocat.
Farid Sofiane a-t-il basculé malgré lui dans le radicalisme islamiste ? En tout cas, d’après les enquêteurs, il s’est revendiqué être « un soldat du Califat », terme utilisé pour désigner le Califat autoproclamé en Juin 2014 du groupe Etat Islamique. Ce mercredi, Le Monde a révélé qu’une vidéo d’allégeance à l’Etat Islamique a été retrouvée lors d’une perquisition qui a été menée dans sa résidence étudiante de Cergy dans le Val-d’Oise, en région parisienne.
« L’université de Lorraine sous le choc »
A l’université de Lorraine, on parle d’un étudiant sérieux qui préparait sa thèse sur le journalisme et les élections dans les pays d’Afrique du Nord au centre de recherche sur les médiations (CREM). Au sein de l’université, c’est le choc. D’ailleurs, le président Pierre Mutzenhardt, a fait savoir qu’il contactera le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb pour que des dispositions puissent être prises.
« C’est un étudiant qui ne mérite absolument pas d’être inscrit à l’université de Metz, je pense que je vais téléphoner au ministère pour voir quelle conduite tenir, ça peut choquer en interne », a commenté Pierre Mutzenhardt qui craint d’autres phénomènes de radicalisation dans l’université.
Rappelons que Farid Ikken a légèrement blessé un policier à coup de marteau ce mardi à Notre-Dame de Paris. D’après le témoignage des policiers, il portait sur lui des instruments rudimentaires tels que des couteaux de cuisine. Au moment des faits, il a crié « Syria, Syria », avant d’être neutralisé par les tirs de deux autres policiers.