Des diplomates américains et canadiens en mission à Cuba ont été victimes d’une attaque acoustique qui leur a fait perdre l’ouïe. L’affaire, révélée ces dernières heures par la presse, est en train devenir une véritable crise diplomatique entre La Havane et Washington
Une attaque mystérieuse. Des diplomates américains et canadiens en mission à Cuba ont mystérieusement perdu l’ouïe et l’affaire est en phase de devenir une véritable crise diplomatique. Après plusieurs heures de mutisme sur cette affaire, Rex Tillerson, Secrétaire d’Etat américain, est sorti de son silence.
Il a en effet confirmé que les diplomates étaient bien victimes d’une attaque acoustique. Face aux journalistes ce vendredi, il a demandé que Cuba mène des enquêtes sur cette attaque. « Nous conférons aux autorités cubaines la responsabilité de déterminer qui mène ces attaques, non pas seulement sur nos diplomates, mais sur d’autres », a-t-il déclaré.
« Le mystère total sur les causes de l’attaque »
D’après The New York Times, au moins six diplomates ont été transférés d’urgence à l’Université de Miami pour déterminer les causes de l’attaque dont ils ont été victimes. L’un des diplomates serait dans un état très grave. Le New York Times nous aussi appris que des spécialistes de l’Université de Miami ont été dépêchés à La Havane pour étudier l’affaire.
Du côté du Canada, c’est l’inquiétude. Dans la presse canadienne, on affirme qu’un diplomate du Canada en mission à Cuba a reçu des traitements pour maux de têtes et une perte auditive. Pour le moment, les causes de l’attaque restent un mystère. Mais déjà, on avance la thèse que les diplomates auraient été attaqués avec une arme acoustique très avancée qui aurait été déployée à l’intérieur ou à l’extérieur de leurs résidences.
« Cuba serait-il de plus en plus hostile envers l’Occident ? »
L’affaire a déjà des conséquences. Car deux diplomates cubains ont été expulsés des Etats-Unis ce 10 août. Une décision qui avait poussé Cuba à se prononcer à réagir immédiatement, assurant qu’il garantira avec rigueur et sérieux la sécurité du corps diplomatique accrédité dans l’île.
Face à cette situation, d’anciens diplomates américains et canadiens sont sortis de leur silence, témoignant avoir été, à plusieurs reprises, victimes d’attaques similaires dans les années 80, 90 et 2000. « Parfois, ils vous coupaient l’électricité, l’eau, parfois ils entrent chez vous comme pour vous rappeler qu’ils sont là », raconte John Caulfield, patron de la Section Intérêts des Etats-Unis à Cuba de 2011 à 2014.