Le gouvernement de Tripoli est très en colère contre la France après avoir détecté deux avions militaires français qui ont survolé le ciel libyen sans autorisation
Quelques heures après le coup d’Etat orchestré par Khalifa Haftar, chef de guerre libyen soutenu par les Etats-Unis, la France et les Emirats Arabes Unis, le torchon brûle entre Tripoli et Paris. En effet, la presse libyenne a révélé ce 30 avril que le gouvernement de Tripoli (reconnu par l’ONU mais pas par la France) s’est plaint auprès du gouvernement français après avoir contesté la présence non autorisée d’un avion militaire français qui a survolé le ciel de Misrata, à 200 km de l’est de Tripoli.
« Nous sommes consternés par la présence de deux avions militaires français au-dessus de Misrata et d’Abou Grein sans autorisation », dénonce le ministère libyen des Affaires étrangères. Selon le média Libya Herald, la présence de l’avion français a été confirmée par le ministère français des Affaires étrangères qui a promis de contacter le ministère français de la Défense pour obtenir des explications.
« Des bases militaires étrangères opèrent en Libye »
C’est très étrange que des avions militaires français survolent le ciel libyen quelques heures seulement après le coup d’Etat de Haftar, un seigneur de guerre qui peine à prendre le pouvoir en Libye. La situation est d’autant plus complexe pour le Gouvernement d’Accord National (GAN) de Tripoli qui a révélé ce jeudi que trois bases aériennes totalement contrôlées par des puissances étrangères opèrent en Libye.
Des bases militaires qui inquiètent les autorités l’armée libyenne qui ne décolèrent pas. « Ces bases aériennes sont contrôlées par des pays étrangers afin de créer le chaos », a déploré Mohamed Khanounou, porte-parole de l’Armée libyenne ce mercredi depuis son compte Facebook.
Rappelons que le général Haftar, chouchou des Etats-Unis, de la France et des pays du Golfe, s’est autoproclamé Président de la Libye dans une allocution formulée ce lundi soir et qui a été immédiatement rejeté par le gouvernement de Tripoli et plusieurs autres pays, dont la Tunisie et les Etats-Unis. Le général Haftar, homme fort de l’Occident, a été reçu deux fois à Paris par Emmanuel Macron.